ÉPISODE 09
HORANDIA TOGNISSE
- Ne t’en fais pas. Cette fois-ci sera très différente des autres fois. Fais juste bien ton travail.
- Je l’ai toujours bien fait. Je n’ai jamais banalisé aucun des travaux pour lesquels tu me fais appel depuis tout ce temps que tu m’as connu ! Si tu veux être honnête, tu ne peux pas mal témoigner contre moi ! Mon travail est toujours exécuté avec beaucoup de soins et de professionnalisme.
- Ouais c’est ça.
Nous continuons notre chemin en discutant autour des conditions de travail que vient de poser Alain. Il oublie que c’est moi qui lui donne à manger et que des fois je lui fais des cadeaux en dehors de ce qu’il devrait prendre normalement avec moi pour le compte des services qu’il me rend. J’ai encore assez de travail à faire une fois rentrée à la maison. Il faut donc que je presse les pas avant que la nuit ne s’installe sur le village. J’ai aussi faim.
LE VIEUX DJANGBAN
Je continue d’établir mon plan avec mon fils. Dès que cette femme va se montrer par ici, pour rien au monde ne devons pas faire l’erreur de la laisser nous échapper sans lui régler ses comptes :
- Nous devrions être unis hein mon fils. Fais attention à toi, lui dis-je en le tenant par ses épaules. Écoute-moi fiston. Le vrai problème comme je te le disais il y a un moment, notre véritable ennemi, elle est en route. Elle arrive dis-je en montrant du doigt Horandia qui est sur le point de se ramener sur notre cour.
- Aaah ! S’écrie Médard. Mais ça c’est une petite affaire non ? C’est une affaire qui ne va même pas prendre du temps pour être résolue. Tu n’as pas du tout à te faire de soucis pour ça papa. Ce que tu viens de me dire c’est une petite affaire que je vais vite gérer pour toi, me laisse entendre Médard en faisant tellement de bruit à telle enseigne que je me contente juste de le regarder faire tout son bruit au bout d’un moment avant de lui répondre enfin.
- Mais qu’est-ce que tu fais comme ça mon fils ? Calme-toi.
- D’ailleurs papa, cette affaire c’est toi-même qui devrais gérer ça non ? Quand j’y pense bien, tu n’as pas besoin de mon intervention avant de résoudre cette situation par toi-même. Ce n’est pas du tout à moi de t’aider à gérer cette affaire non ? N’est-ce pas la femme de, n’est-ce pas la femme du vieux Romaric ?
- Tout à fait juste ? C’est bien sa femme mon fils.
- Elle est une femme et c’est elle qui serait la cause de la mort de son mari dans cette famille. N’est-ce pas ? Papa tu veux me laisser gérer tout ceci ? Aaah papa tu me connais non ? Tu veux vraiment me laisser m’occuper de son cas ? Interroge Médard en se jacassant dans tous les sens. Il faut que toi-même tu ailles l’affronter pour régler tes comptes avec elle. Moi je n’ai aucun problème avec elle. Si tu as des soucis avec elle, je ne dois pas du tout hériter des problèmes que tu as avec cette femme pour aller lui faire la guerre. N’est-ce pas vrai papa ?
- Mon fils garde ton calme et écoute-moi bien une fois de plus, dis-je en me rapprochant de Médard et en le prenant par les épaules. Pourquoi tu parles comme quelqu’un qui a peur de cette femme ?
- Le palais ! Le palais, se met Médard à me dire en faisant des gestuelles bizarres. Ecoute-moi toi aussi papa. Ne m’insulte pas en me traitant de peureux hein papa, sinon, je vais changer d’avis et d’adresse hein. Ce sera une situation de retour à l’envoyeur pour toi hein.
- Ah non non mon fils. Hahaha ! Pas du tout cela s’il te plaît, lui fais-je comprendre en le calmant. Ne te fâche pas mon fils. C’est juste un lapsus. Ma langue a mal tourné en fait, dis-je à mon fils en lui souriant pour le mettre en confiance et pour ne pas qu’il refuse la proposition que je viens de lui faire.
- Tu sais bien que moi je ne m’amuse pas avec la bagarre papa. Un seul de mes coups de poing suffit pour la faire partir rejoindre son mari.
- Oui c’est vrai je sais. Ne te fâche pas, ne te fâche pas. Je connais bien ta force de frappe. Et c’est d’ailleurs pour cette raison que je t’ai faire appel. D’accord mon fils ? Lui dis-je et il se calme. Tu sais quoi mon fils ? Nous devons nous unir pour cette bataille. Nous n’avons pas besoin de nous diviser ou de se comporter comme des individus évoluant avec des intérêts personnels. Nous devons agir comme une force unie. Nous devrions… En fait, dis-je en regardant dans la direction d’où vient Horandia, voici les gens qui disent que, que tu n’es rien !
- Aaaaah, crie très fort Médard en colère suite à mes propos.
- Tu ne dois pas laisser cette femme nous dépasser ici en traversant notre cou sans rien lui faire.
- Mais papa ! Il fallait me le dire depuis tout ce temps et j’aurai déjà résolu ce problème non !
- Tu lui retires juste ses noires de palme et tu rentres avec à l’intérieur dans la maison.
- C’est sans problème. Je vais gérer vite faire papa.
- Voilà. Nous allons les vendre pour avoir un peu d’argent.
- Ah papa ! L’affaire est close, me dit Médard en faisant du bruit pendant que Horandia se rapproche de nous suivie d’un jeune homme avec qui elle chemine. Papa l’affaire-là est close, me répète Médard. Je dois m’exercer bien maintenant.
Au même moment, Horandia arrive devant nous avec à ses côtés le jeune homme. Médard se lance subitement sans que je ne m’y attende sur leur chemin pour leur bloquer le passage…