ÉPISODE 07
LAURENCIA TOGNISSE
- As-tu perdu la tête ? Me demande le vieux Djangban en écarquillant les yeux sur moi, après avoir retiré sa brosse végétale de la brousse. Ou bien quelque chose ne va pas dans ta tête ? Qui es-tu pour me dire si je dois te répondre ou pas à ta salutation ? Pour qui tu te prends dans ce village ?
- Je suis vraiment désolée mon oncle. Je ne voulais pas te rendre nerveux. Excuse-moi. Cela ne va plus se reproduire une prochaine fois. C’est peut-être que j’ai fait une erreur en te saluant, lui dis-je en dévisageant étrangement.
- Et où est-ce que tu penses que tu vas avec ces noires de palmes que tu portes sur ta tête ? D’ailleurs, je voudrais savoir où est-ce que tu les as trouvés.
- Mais mon oncle c’est pour nous ! Pourquoi tu dis ces genres de trucs ? Hein ? Nous n’avons pas de champs dans ce village ? C’est pour nous. Nous les avons cueillis dans notre propre champ, lui expliqué-je en lui montrant du doigt la direction de notre champ.
- Et qui est cette personne qui vous a dit que ce terrain qui est à Zoundomè là-bas vous appartient ? Hein ? Qui s’est permis de vous dire cela ?
- Quelle question ! Hmmm ! Mon oncle, je suis désolée mais cette question appartient à mon père. C’est à lui que vous devriez poser la question parce qu’il est la personne la mieux indiquée pour répondre à vos interrogations. Je ne suis pas la personne qualifiée pour te donner réponse à cette question mon oncle.
- Je ne poserai aucune question à ton père pour ton information. Rien, je ne lui dirai. En fait, j’aurais dû faire ce que je devrais faire depuis ce temps au lieu d’être là en train de te poser des questions. Je n’avais même pas à discuter avec toi de ce sujet-là. Allez ! Donne-moi ce panier de noire de palme. Il faut que vous sachiez que cette terre ne vous appartient pas hein, laisse entendre le vieux Djangban en se rapprochant de moi puis avec ses mains, il tire le panier sur ma tête pour faire tomber le panier et tout le régime de noire de palmier qui s’éparpille sur le sol.
- Ah mais ce n’est pas juste ça ce que tu viens de faire mon oncle, dis-je d’une voix plaintive. Tu ne peux pas faire une pareille chose à ta nièce que je suis. C’est vraiment de la méchanceté. Qu’est-ce que je t’ai fait pour que tu me fasses ça ? Quel plaisir tu vas y tirer en faisant une telle chose ?
- De quoi je me mêle jeune fille. Je veux entendre.
- Comment tu peux vouloir que je me taise après ce que tu viens de me faire. Tu sais très bien que mon père ne sera pas content de ton acte s’il rentre et que je lui raconte ce que tu as eu à me faire. Il ne sera pas du tout content de toi hein mon oncle.
- Je m’en fiche de ce qu’il pouvait ressentir. Je n’ai rien à voir ce que cela peut lui faire de toutes les façons. Je m’en fous de si ton père sera content ou pas, jeune fille.
- Ce n’est pas juste, continué-je de lui faire comprendre avec les larmes aux yeux.
- En fait ! Tu ferais mieux de partir maintenant de ma cour avant que je ne te fasse quelque chose que tu ne vas pas du tout apprécier. Si tu ne disparais par vite d’ici, je vais faire appel aux garçons pour qu’ils viennent s’occuper de toi comme il le faut.
Avant de m’en aller, je m’abaisse pour ramasser les noires de palmes, mais il me dit :
- Arrête ! Qu’est-ce que tu fais là comme ça ? Allez ! Laisse ça et grouille-toi.
- Laisse-moi ramasser mes noires de palme au moins pour rentrer à la maison avec non ?
- Ne saviez-vous pas que beaucoup d’entre nous ne sommes pas contents de vous depuis que vous êtes revenus de la ville pour ce village pour nous jouer les citadins ? Vous ne le saviez pas. Vous les privez de toutes les ressources économiques. Voici parterre les choses qu’ils commercialisent avant d’avoir un peu d’argent sur eux pour prendre soin de leur famille et d’eux-mêmes, m’explique le vieux Djangban. Maintenant disparais de ma vue et que cela saute. Quitte là ! Médard ! Médard !
Il se met à appeler le nom d’un garçon. Prenant peur, jr jette la machette parterre et je cours de toutes mes forces pour rentrer à la maison avant qu’il ne mette à exécution son plan de me jeter dans les gras des hommes pour me v****r. Je ne regarde même pas en arrière je me contente juste de courir pour rentrer à la maison afin de porter la nouvelle à mon papa.
LE VIEUX DJANGBAN
Ces gens se croient plus intelligents que nous. Nous sommes des villageois peut-être, mais pas des gens bêtes qui ne peuvent pas revendiquer ce qui leur appartient. Elle pense que je vais avoir peur de ses parents. Moi je n’ai rien à foutre de son avis. Je ne mange pas chez lui. Du coup, je n’ai absolument rien à craindre venant de lui. Je suis moi aussi un homme. Elle allait trainer les pas pendant un moment pour voir ce qu’on appelle garçon. Elle sera humiliée comme elle ne l’a jamais été. Du gros n’importe quoi avec ces gens-là de la ville.
Depuis tout ce temps que je suis en train d’appeler Médard, c’est maintenant que cet idiot se ramène pendant que la fille s’est déjà enfuie. Je me demande ce qu’il vient faire encore. Le voilà qui se ramène là-bas avec cette démarche étrange d’alcoolique qu’il fait souvent :
- Oui là père ! Oui j’arrive, dit cet imbécile en train de venir vers moi avec une cigarette dans la narine. Qui est-ce qui te dérange là-bas ? Est-ce qu’ils oublient que je suis là à la maison ? J’arrive déjà avec un gros fer pour lui briser la tête complètement. Tu es malade ? Qui est-ce qui est en train de déranger mon père de la sorte, continue de dire Médard en se dirigeant vers moi avec une démarche de crabe. Tu n’as pas peur ? Je vais te briser la tête dit-il en fonçant tout droit sur moi. Aaaaah !...