XIII Le père et la mère Une journée si gaîment passée fut suivie d’une nuit charmante, doucement remplie de songes heureux. Le matin, à mon réveil, je fus tout étonné de me trouver la tête légère, la pensée libre. Alors, mollement étendu dans mon lit, je me mis à savourer mon réveil à loisir, comme fait un buveur bien appris le dernier verre d’une vieille bouteille. Vive Dieu ! c’est une belle chose la tristesse ; mais aussi c’est une douce chose la gaîté, le sommeil facile, les songes riants. Que ma tête est calme, que ma pensée est légère, que mon esprit est vagabond, que mon regard est charmé ! On dirait qu’une fée bienfaisante a posé sa main sur les agitations de mon cœur. Je respire, je vis, je pense ; et tout ce repos ce matin, parce qu’hier je me suis abandonné à ma douce flânerie