MADO
Moi : je te l'avais bien dit que cette nouvelle allait la mettre hors-jeu pour de bon.
Gouverneur : ah oui hein, si seulement je l'avais su plus tôt... Hahaha vraiment Madeleine tu es la meilleure. Je t'en dois une.
Moi : le seul service qu'on puisse me rendre, c'est dégagé cette femme de ma famille.
Lui : ce sera bientôt le cas, tu imagines ton fils en ce moment ? Il ne peut même pas lui pardonner cette erreur. Waouh, d'une pierre deux coups. Plus de mariage, plus de politique haha haha...
Je suis tellement heureuse du déclin de Élodie. Elle, qui se croit toujours au-dessus de tout et tous, aujourd'hui elle a connu la pire humiliation de sa vie et ce devant tout le pays. Je ne pouvais pas rêver mieux... Au moins cette fois, je serais vraiment débarrassé d'elle.
Je reste encore quelques instants avec le gouverneur et nos amis puis je décide de prendre congé d'eux. J'ai hâte d'aller fêter ça avec mon chéri surtout qu'il ne me fait plus la tête. J'ai su lui remettre les idées en place. Oui je l'aime mais pas au point de l'épouser. Qu'est-ce qu'il croit ? Pour le moment je lui fais juste croire qu'il y aura un quelconque avenir entre nous pour pas l'éloigner de moi. J'avoue que toute cette semaine écroulée, il s'est occupé de moi comme d'une reine. J'ai hâte de le retrouver.
(...)
J'arrive enfin à la maison. Il doit être plus de 21h déjà. La maison est si calme qu'on dirait qu'il n'y a personne. Depuis que Julie est partie la dernière fois, je ne l'ai plus revu mais bon pour le moment j'ai d'autres problèmes bien plus importants. Je vais gérer son cas plus tard.
J'entre et trouve Enzo assis au salon dans le noir... Non mais qu'est-ce qu'il a à rester dans le noir comme ça ?
Je vais vers lui pour l'embrasser mais il me repousse
Moi : euh... Je peux savoir ce qui t'arrive ?
Lui : tu sors d'où ?
Moi : tu ne vas quand même pas me faire des crises de jalousie là maintenant...
Lui : cette information c'était toi hein...
Moi : de quoi tu parles ?
Lui : ne fais pas comme si tu ne sais pas de quoi je parle... C'est toi qui as parlé du passé de la femme d'Olivier aux journalistes.
Moi : mais non...
Lui : tu veux me dire que c'est un hasard ?
Moi : peut-être c'est Louis...
Lui : non, il m'a rassuré que non de plus il n'aurait rien à gagner à divulguer cette information déjà qu'il est retourné en Suisse. La seule personne qui à qui cela aurait pu profiter c'est toi alors ne mens pas...
Moi : disons que j'en ai parlé à deux, trois personnes mais ce n'est pas de ma faute s’ils n'ont pas su tenir leur langue...
Lui : non mais tu t'entends ?
Moi : tu as quoi à la défendre comme ça ?
Lui : toi tu as quoi à vouloir détruire une femme comme toi qui de plus ne t'a jamais rien fait.
Moi : pour commencer, cette femme et moi ne sommes pas pareilles. Si tu veux penser qu'elle est une sainte tant mieux pour toi...
Lui : sérieux qu'est-ce qu'elle t'a fait ?
Moi : beuh, bah... Y a qu'à voir son passé hein.
Lui : tu ne connaissais même pas son passé que tu la détestais déjà. Qu'est-ce qu'elle a fait que tu juges d'impardonnable sérieux je ne comprends pas.
Moi : c'est une fille aux mœurs légères.
Lui : parce que toi qui couche et entretient une relation avec ton neveu depuis des années c'est normal ?
Sans réfléchir, je lui administre une gifle...
Lui : quoi ? Quand c'est toi, c'est normal ? Tu penses que tu es mieux qu'elle ? Non tu es pire !
Moi : non mais qu'est-ce qui t'arrive ?
Lui : il m'arrive que j'ai du mal à reconnaître la femme que j'aime. Tu reproches à cette femme son passé et je ne sais quoi d'autre mais dis-moi, que diraient les gens s’ils apprenaient que tu couches avec moi, ton neveu depuis des années....
: quoi ?
Subitement la salle devient éclairée. Lorsque je me retourne, je me retrouve face à Julie. Il ne manquait plus que ça... Merci Enzo de m'avoir mis dans le pétrin.
Comment je vais me sortir de là maintenant ?
ABOUBAKAR
Je ne sais pas, mais depuis que Ahmid a mis des idées dans la tête d’Ami, je la trouve différente. Elle a beau dire qu'elle me croit et tout mais je sens bien qu'au fond d'elle, elle doute et ça me fait du mal de voir ma fille s'éloigner de moi.
Je finis de prendre mon petit déjeuner puis je vais récupérer un document dans mon bureau. En allant, je croise Ami au couloir....
Elle : bonjour papa !
Moi : bonjour, tu as bien dormi ?
Elle : oui merci, bon j'y vais...
Moi : je peux te déposer
Elle : euh non t'inquiète pas pour moi... Je vais conduire et puis tu sais que je n'aime pas le protocole enfin tu vois...
Moi : Ami ?
Elle : Oui papa...
Moi : laisse tomber... Passe une bonne journée ma fille.
Elle : merci !
Elle s'en va sans rien ajouter de plus ni me faire un câlin comme avant. Je sens bien qu'il se passe quelque chose.
Il faut que je trouve comment arranger cette situation.
(...)
À peine j'arrive au bureau que je me lance direct dans mon travail. Bien évidemment partout aux infos c'est d'Elodie qu'on parle. J'étais vraiment très mal pour elle hier... Si seulement j'avais su ce qu'il préparait.
Quand on parle du loup, on voit sa queue. Ma secrétaire m'informe de la présence du gouverneur. Je sais déjà que c'est pour me parler de sa réussite etc.
Je demande de le laisser entrer. À peine il foule mon bureau que je peux apercevoir ce grand sourire sur son visage.
Lui : alors tu ne félicites pas ton vieux frère ?
Je ne préfère pas car je n'ai vraiment pas de quoi me réjouir...
Lui : hummmm ABOUBAKAR qu'est-ce qui t'arrive ? Ne me dis pas que tu es du côté de ce maire maintenant. Je sais bien qu'elle est venue te voir ici il y a peu, elle t'a fait changer d'avis c'est ça ?
Hummmm c'est une question piège ? Il faut que je trouve comment échapper à cette question.
Moi : loin de là, en fait c'est ma fille qui me préoccupe...
Lui : qu'est-ce qu'elle a Ami ?
Moi : tu te rends compte que Ahmid est allé lui dire que nous sommes dans une secte et que j'ai tué son fiancé et commandité l'incendie qu'il y a eu chez elle ?
Lui : Ahmid ?
Moi : puisque je te le dis...
Lui : j'ai toujours su que ce petit serait un problème hummmm. Du moins je m'occuperai de son cas plus tard. Il ne réussira pas à gâcher ma joie et si tu veux tout savoir, c'est lui qui a tué le petit frère de ce maire-là enfin le petit copain d'Ami ?
Moi : comment ? Comment tu le sais ?
Lui : je sais tout... Tu as oublié ? Bref je vais m'occuper de lui t'inquiète. Bon je vais te laisser, je vois que tu n'as pas trop le moral...
Moi : vraiment désolé mon frère ce n'est pas trop la forme en ce moment.
Lui : t'inquiète je comprends, si ce n'est que Ahmid, sache que ce problème sera très vite résolu.
Moi : merci mon frère...
Il sort alors que je cogite encore sur la révélation qu'il vient de me faire. Ahmid a tué ce Samuel ? Mais comment ? Je me rappelle que ce jour-là après ma dispute je suis allé dans mon bureau pour appeler un ami pour qu'il me donne des renseignements sur Samuel. Mon but était de lui faire perdre son travail. J'ai moi-même été surpris en apprenant sa mort plus tard non mais j'ai laissé Ahmid dans le salon lorsque j'allais dans mon bureau. A quel moment a-t-il pu faire cela. Mais oui... Il a dû écouter ma conversation. Hummmm quel futé Waouh, même moi je lui tire mon chapeau. Mais pourquoi retourner cela actuellement contre moi auprès de ma fille. C'est quoi son but au juste ? Je crois qu'il faut que j'aie le cœur net sur cette affaire.
(...)
Je viens d'arriver à l'entreprise de Ahmid. Il faut vraiment que je tire certaines choses au clair avec lui.
Sa secrétaire me fait entrer, je le retrouve en pleine conversation qu'il prend la peine d'écourter pour se concentrer sur moi.
Lui : eh bonjour mon oncle, comment vous allez ? Quelle surprise...
Je le regarde sans trop comprendre à quoi il joue là...
Moi : tu es sérieux ?
Lui : euh sérieux comment mon oncle ?
Moi : ton oncle ?
Lui : oui mon oncle, il y a un problème ?
Je crois que là je vais avoir du mal à me contenir. En plus il se fout de ma gueule quoi.... Ok !
Moi : tu te fous de ma gueule c'est ça ? Tu oses m'appeler ton oncle après tout ce que tu as raconté sur moi à Ami ?
Lui : hummmm je vois, elle n'a pas pu fermer sa bouche et elle t'a tout raconté
Moi : pourquoi ?
Lui : pourquoi quoi ?
Moi : je ne comprends pas, qu'est-ce que je t'ai fait de mal au juste pour que tu m'en veuille au point de vouloir détruire ma relation avec ma fille. Lui dire que j'ai tué son copain alors que c'est toi qui l'as fait ? Tu es surpris ? Tu pensais que je n'allais pas le découvrir ? Mais pourquoi tout ça, je ne comprends pas....
Lui : hum tu oses me poser la question...
Moi : c'est parce que tu ne l'as pas épousé ? Tu sais bien que ça, ça ne dépendait pas de moi...
Lui : si seulement, il ne s'agissait que de ça... Toi tu as toujours tout eu sans grands efforts.
Je le regarde sans trop comprendre...
Lui : tu as une fille belle, normale, intelligente et j'en passe tu as une femme, une belle vie de famille et un bon travail alors que nous qu'est-ce qu'on a ?
Moi : tu veux me verser ta vie non vos vies sur la conscience ? Non mais tu es sérieux là ?
Lui : pourquoi toi tu as droit à tout et nous à rien...
Moi : tu as tout ce pouvoir et cet argent !
Lui : oui mais à quel prix ?
Moi : on a tous payé le prix !
Lui : nous un peu plus que toi... Je me suis fait casser le derrière toi tu as perdu quoi ?
Moi : pardon ? Tu vas me jeter la faute pour ça ? Je dis non Ahmid. Si tu dois en vouloir à quelqu'un c'est ton père. C'est lui qui a décidé de votre avenir bien avant votre naissance. Alors s’il y a une personne à qui tu dois t'en prendre c'est ton père, pas moi... Tu parles de sacrifice ? Tu sais ce que j'ai sacrifié moi ? Tu n'es pas sans ignorer que je n'aurais plus jamais d'enfants. Chaque fois que j'ai couché avec ma femme dans sa période féconde, cet enfant était destiné au sacrifice. Pour avoir cette vie que tu admires tant j'ai dû faire ce choix et j'assume alors si toi tu n'assumes pas, vas blâmer ton père pas moi, car c'était son choix. Et ne t'approche plus de ma fille dorénavant...
Lui : sinon quoi ?
Moi : tu veux savoir jusqu'où je suis prêt à arriver ? Eh bien que je te voie donc à ses côtés...
Lui : tu crois que tu me fais peur hein... Ta fille te déteste et rien de ce que tu pourras lui dire, lui fera oublier ce que tu es. Aujourd'hui tu crois que tu es saint mais tu es comme moi, comme nous... D'ailleurs, je serai curieux de savoir ce que ferait le gouverneur s’il apprenait que tu as envoyé un mot au maire pour qu'elle sorte de la maison...
Comment il a appris ça ?
Lui : tu es surpris ? Hahaha ta chère fille m'a parlé du mot qu'a retrouvé le maire devant son portail. Pas difficile de faire le rapprochement. Alors dis-moi maintenant.... Ta fille ou ta vie ? C'est simple, tu me laisses continuer à fréquenter Ami et je saurai comment faire d'elle ma femme ou alors je dis tout au gouverneur et tu connais la suite.
Je me lève et le regarde droit dans les yeux...
Moi : j'ai dit, tu ne t'approches pas de ma fille et je suis très sérieux.
Je tourne mon dos et m'en vais non mais il se prend pour qui celui-là...
En sortant, je croise Ami mais la secrétaire n'est pas là non mais elle fait quoi là ?
Elle me fait signe de la suivre ce que je fais jusqu'au sous-sol où est garé sa voiture.
Moi : Ami, non mais tu fais quoi là ? Je ne veux plus...
Elle : merci papa !
Moi : hein ?
Elle : attache ta ceinture...
Moi : où est-ce qu'on va ?
Elle ne me répond pas et se contente de conduire. Trente minutes plus tard, on gare devant une belle maison. Un gardien vient nous ouvrir et je ne comprends pas trop ce qu'on fait là. Une fois à l'intérieur elle me demande de la suivre jusque dans la maison où je me retrouve face à Élodie, son mari et un monsieur.
Moi : non mais Ami, on fait quoi ici ?
Elle : on te sauve la vie j'ai entendu toute ta conversation avec Ahmid d'ailleurs je l'ai enregistré. J'en ai suffisamment entendu pour comprendre que tu es en danger...
Élodie : Ami m'a envoyé la conversation via w******p et je tiens à vous remercier pour ce que vous avez fait et juste pour ça, je suis prête à vous rendre service à mon tour... Je vous présente le pasteur Mardochée.
Moi : bonsoir
Pasteur : bonsoir mon fils...
Je me retourne et croise le regard de ma fille qui me demande de lui faire confiance.
Ai-je vraiment le choix ?
Élodie : vous connaissez Jésus ?
Moi : euh...
Elle : vous devriez parce que c'est à travers lui, que Dieu va vous sauver.... N'ayez pas peur, vous allez voir, c'est une belle aventure qui vous attend.
Pasteur : voulez-vous être sauvé ?
Moi : oui, enfin je crois...
Lui : vous croyez ?
Moi : oui je le veux... Mais je suis m******n bien que n’étant pas pratiquant.
Lui : nous servons un seul et même Dieu, celui-là qui nous a créés et nous a permis d’être ici aujourd’hui.