ABOUBAKAR
Voilà bien un moment que je tourne en rond en attendant l'arrivée de ma fille. J'ai demandé à Ahmed de passer à la maison aujourd'hui comme il n'a pas pu être à la réception que j'ai donnée hier. En fait j'espérais qu'en le voyant, Ami se sentirait attirée par lui. Ça fait un moment que je pense à marier ma fille et qui de mieux que Ahmed ; je l'ai vu naitre et grandir. D'ailleurs à une époque lui et ma Ami s'entendaient super bien. Je ne sais pas ce qui s'est passé entre temps. Il a bien réussi dans la vie et fait partie de notre cercle. Je ne pourrais rêver mieux pour Ami. Je sais qu'il saura prendre soin d'elle.
Je continue de tourner en rond en essayant de joindre Ami mais elle ne prend toujours pas.
Ahmed : mon oncle vous devriez vous calmer, elle va arriver. Je vais attendre, j'ai suffisamment de temps
Moi : merci fils...
Lui : et si en attendant on parlait de...
La porte s'ouvre sur Ami...
Moi (en colère) : mais bon sang où étais-tu passé ?
Même si je connais déjà la réponse à la question j'espère qu'elle ne le dira pas devant Ahmed.
Elle (calmement) : je suis là maintenant papa c'est l'essentiel.
Moi : Ahmed est pourtant venu te voir. Ça fait des heures qu'il est là.
Elle : euh, Ahmed, on avait prévu se voir ?
Lui : euh non...
Elle : je ne comprends donc pas... Pourquoi tu m'attends ?
Lui : euh...
Moi : mais quelle question voyons Ami ? Ahmed est venu te voir et c'est ainsi que tu l'accueilles ?
Elle : papa sincèrement je ne sais pas ce qu'on va bien pouvoir se dire... Je n'ai rien contre toi Ahmed mais je pense qu’on n’a rien à se dire...
Elle se tourne et s'en va...
Moi : Ami, Ami... (à Ahmed) excuse-moi, je reviens tout de suite...
Lui : ok
Je monte la trouver dans sa chambre...
Moi : Ami est-ce ainsi que ta mère et moi t'avons éduqué ?
Elle : non papa et je suis désolée mais je vois bien dans ton jeu. Tu voudrais que je me rapproche de Ahmed mais je ne peux pas. Moi j'aime Samuel et c'est lui que je veux épouser...
Moi : pas tant que je serai en vie.
Elle : je n'épouserai pas ton Ahmed tu n'as qu'à l'épouser toi-même.
PAF !!
Je crois qu’elle ne l'a pas senti venir celle-là. Elle se tient la joue en me lançant un regard plein de colère.
Moi : je ne tolérerai pas que tu me manques le respect dans ma propre maison. Tu l'épouseras et c'est mon dernier mot.
Elle : c'est ce qu'on verra !
Moi : tu veux me mettre au défi hein... Ok !
Je sors de sa chambre plus en colère que jamais.
Ahmed : Mon oncle tout va...
Je lui fais signe de la main pour dire que oui ça va et je vais dans mon bureau. Je prends mon téléphone et lance l'appel...
Moi : Oui... J'aurais besoin que tu me rendes un service.
: Tu sais que tu peux compter sur moi.
On verra Ami si tu tiendras encore ce langage très longtemps...
ELODIE (Didi)
Ça fait un moment que je cherche le document sur lequel est inscrit tous les rapports des trois mois écroulés mais je ne le trouve pas. Je crois que je l'ai laissé chez Olivier enfin chez sa mère et j'en ai vraiment besoin...
Bon je vais m'arrêter par là en allant à la prière tout à l'heure.
Je vérifie une dernière fois que tout est ok ici puis je sors en laissant quelques instructions à Lydia.
Je prends ma voiture en direction de chez ma belle-mère. Je mets ma chanson préférée celle de Preye Odede. C'était la préférée de maman et maintenant la mienne. Elle m'aide à déstresser et à me rappeler que mon Dieu ne m'a pas abandonné et qu'il est là tout prêt.
J'arrive devant l'immense maison de ma belle-mère en espérant ne pas la trouver ni Olivier d'ailleurs. Le gardien vient ouvrir le portail et j'entre en direction de ma chambre. Cette chambre me rappelle mon mari. Il me manque tellement mais bon pour le moment je dois rester bien loin de cette maison. Je crois que je vais l'appeler demain pour qu'on puisse parler.
Je récupère le document puis entreprend de m'en aller mais c'est sans compter sur ma chère belle-mère que je croise en descendant l’escalier.
Elle : tiens tiens, mais qui vois-je là ?
Moi : bonjour maman !
Elle : tsuip ! Hypocrite oui... Je peux savoir ce que tu es venue faire ici ? Je croyais être débarrassée de toi pour de bon.
Moi : je ne comprends pas... Pourquoi me détestez-vous autant ? Dites-moi au moins ce que je vous ai fait ainsi on trouvera un moyen d'arranger la situation.
Elle : trouve d'abord un moyen de donner un enfant à mon fils.
Moi : mais c'est Dieu qui donne les enfants...
Elle : mais c'est toi qui le pries tous les jours noh, demande-lui de t'en donner...
Je ne pense pas que le problème de cette femme soit réellement au niveau de l'enfant. Avant c'était à cause de ma tribu et mon statut social. Je suis devenue maire maintenant c'est que je ne peux pas faire d'enfant. Est-ce possible qu'on déteste autant quelqu'un pour rien ?
Moi : il m'en donnera quand ce sera le bon moment.
Elle : j'espère que tu ne seras pas encore vieille parce que à ton âge...
Olivier arrivant : maman !
Elle : quoi je ne fais que dire la vérité...
Lui : tu n'as besoin de te montrer aussi désagréable envers elle.
Elle : elle n'a qu'à te donner des enfants.
Lui : on le fera, quand ce sera le moment. Ça tombe bien que tu sois là Élodie... Maman je voulais te dire que j'ai acheté une maison et je compte m'y installer dès demain avec ma femme.
Elle : mais Olivier ici c'est chez toi
Lui : oui, mais je ne suis pas seule et Élodie et moi avons besoin du chez nous donc dès demain je ne vivrai plus ici... Élodie tu peux venir avec moi in instant stp ?
Ma belle-mère me fusille du regard mais qu'est-ce que je m'en fiche en ce moment. Je suis tellement heureuse.
Merci mon Dieu car tu as encore agi.
Olivier : je tiens à m'excuser pour toutes les paroles de maman et de n'avoir pas réagi plus tôt. S'il te plait viens vivre avec moi dans notre nouvelle maison.
Moi : bien-sûr que je viens.
Il se lève et me tire vers lui puis me sert très fort dans ses bras.
Lui : tu verras, tout ira bien désormais...
Moi : Dieu soit loué...
Je reste encore un bon moment dans ses bras pendant qu'on se raconte nos journées pendant ces jours passés l'un sans l'autre...
Moi : oups bientôt il sera l'heure de la prière... Tu m'accompagnes ?
Lui : bien-sûr ma petite femme...
Lorsque je veux me lever, je sens une drôle de douleur dans la poitrine et d'un coup mon cœur se met à battre très vite et puis il y a cette chair de poule non mais qu'est-ce qui m'arrive.
Olivier : Chérie ça va ? Qu'est-ce que tu as ? Viens t'allonger stp.
Je m'assois pendant que j'entonne des chants et des prières dans mon cœur. La douleur se dissipe peu à peu mais mon cœur lui continue de battre très vite. Je crois que j'ai un mauvais sentiment.
Olivier : Didi stp dis-moi quelque chose, je t'emmène à l'hôpital.
Moi : non, t'inquiète c'est passé. Ça va aller !
Lui : tu en es sûre ?
Moi : oui...
Lui : tu m'as vraiment fait peur.
Moi : ne t’inquiète pas ça va mieux... On y va ?
Lui : oui, je prends ma bible
Moi : ok
Seigneur ne permets pas que quelque chose de mal arrive stp. Mon Dieu je t'en supplie !!
Olivier : on y va...
Moi : ok
Sur le trajet, mon cœur n'est toujours pas tranquille. Je crois que je serai plus calme quand je serai à l'église. Il faut que je voie le pasteur Mardochée pour lui parler de ça.
Sonnerie de téléphone...
Olivier : tu ne décroche pas ?
Moi : c'est un numéro inconnu.
Le numéro insiste et je me sens de plus en plus bizarre...
Olivier : je crois que tu devrais décrocher, ça a l'air important
Moi : ok... (décrochant finalement) allô !
Au bout du fil : allô, oui nous voulons vous informer que votre frère a été percuté par une voiture tout à l'heure. Il est actuellement aux urgences.
Je crois qu’à ce moment-là mon cœur a arrêté de battre quelques secondes.
Olivier : Didi ?
Moi : Non Seigneur pas ça ! Non mon Dieu... SNIF pas lui... Pourquoi me mets-tu ainsi à l'épreuve !
Olivier arrête la voiture alors que je continue de crier en pleurant.
Moi : pourquoi mon Dieu, pourquoi ? Je ne supporterai pas cette épreuve mon Dieu.
Olivier me prend dans ses bras
Lui : dis-moi ce qui se passe ?
Moi : Samuel vient de se faire percuter par une voiture. Il est aux urgences.
Lui : je suis vraiment désolé mon cœur si seulement je pouvais t'éviter cette douleur...
Moi : stp emmène-moi à l'hôpital...
Lui : ok !
SNIF mon Dieu ne m'abandonne pas stp, comment vais-je l'annoncer à papa. Samuel ne nous fait pas ça stp. Mon Dieu pas une deuxième fois non...
AMI
Lorsque j'ai reçu l'appel de Élodie c'est en toute vitesse que je me suis rendue à l'hôpital. Je ne peux pas le croire... Samuel a eu un accident ? Mais comment je l'ai pourtant laissé il allait bien.
Lorsque j'arrive, je trouve Élodie assise par terre. Ça me fait bizarre de la voir dans cet état mais ça m'inquiète encore plus. Mon Dieu comme j'ai peur...
Je vais vers elle pour m'enquérir de l'état de Sam
Moi : Élodie SNIF comment il va ?
Elle : SNIF, les médecins ont fait tout ce qu'ils ont pu mais il a succombé à ses blessures SNIF eh Dieu pourquoi lui SNIF !
Son mari juste à côté n'arrête pas de la consoler alors que moi je peine encore à intégrer la nouvelle. Mon Sam mort ? C'est une blague... S’il vous plaît dites-moi que je rêve et que je vais me réveiller...