PRUD-ALBAN
Moi qui pensais qu'il ne pouvait plus rien m'arriver de pire, je crois que je me suis bien trompé. Rayan le nouveau DRH de l'entreprise dans laquelle travaille Clara ? Je me demande bien pourquoi le sort s'acharne ainsi contre moi. Avant au moins, malgré ma situation, je savais qu'elle était là mais maintenant tout est différent. Pas que je ne fasse pas confiance à Clara mais je ne peux m'empêcher de me dire qu'elle pourrait être en train de parler avec lui, lui sourire... Même si ce n'est que pour le boulot, moi ça me rend jaloux. Décidément, je crois que je suis maudit.
Pendant que j'y pense, on frappe à la porte. Ça m'étonne un peu puisque Clara n'était pas censée passer aujourd'hui. Elle m'a dit qu'elle a eu beaucoup de travail aujourd'hui du coup, elle va directement rentrer se reposer. Dans un coin de ma tête il y a toujours cette petite crainte-là qui me pousse à me poser des questions du genre, et si elle n'était pas rentrée ? Et si elle est avec ce Rayan ? Oui je deviens parano mais je ne peux m'empêcher d'y penser.
Lorsque je vais ouvrir je me trouve face à ce c*n d'Ondo qui me sert son plus gros sourire :
Lui (Sourire en coin) : Alors chéri ? Tu n'es pas content de me voir ?
Moi : Tsuip ! Continue ainsi, tu n'es pas loin d'être pédé.
Il éclate de rire puis me pousse pour entrer.
Lui : Non mais c'est quoi cette porcherie ?
Moi : C'est ma chambre et non une porcherie.
Lui : Merci de me rassurer que tu saches encore faire une différence entre les deux. Range-moi ce bordel !
Moi : T'es ni ma mère, ni ma meuf...
Il me regarde genre puis il va dans la cuisine et prend le balai et la raclette.
Lui (en me tendant le balai) : Soit tu prends ce balai et tu commences à ranger, soit je te dose cette raclette sur le dos et je suis très sérieux. Non mais c'est quoi ça ? Qu'est-ce qui t'arrive même. Je suis d'accord, ta situation n'est pas la plus belle du monde mais si un seul instant tu arrêtais de te plaindre à chaque fois pour enfin commencer à remercier Dieu pour ce que tu as. (Je le regarde genre... Il n'est pas sérieux) Toi au moins tu as des parents qui t'aiment plus que tout, tu as des diplômes, tu as une copine qui t'aime, tu as des amis qui tiennent à toi, tu as un lit où dormir, tu as de quoi remplir ton estomac, tu es en santé et le plus important tu es en vie. Tu as une idée du nombre de personnes qui meurent à la minute où on parle. Au moins toi tu es là. Tu peux manger à ta faim, tu peux encore envoyer des demandes d'emploi. Ton problème c'est que tu n'es pas patient. Tu demandes à Dieu et tu veux qu'il te donne tout de suite après. Sois patient, continue de prier et dis merci à Dieu pour tout ce que tu as et tu verras. Maintenant tu prends ce balai et tu me ranges cette chambre.
Je le regarde tellement étonné mais je n'ai rien à dire. Je crois qu'il a tout dit et qu'il a entièrement raison. Comme seule réponse, je prends le balai et me met au ménage. Finalement on s'y met tous les deux et au bout de trente minutes on a fini.
Lorsque je tombe sur le lit, il me tire.
Lui : Donc tu comptes dormir avec toute la sueur là ? Tu es malade hein Alban. Lève-toi tu vas te laver.
Moi : Je te l'ai dit, tant qu'on y est, faut devenir ma mère ou ma meuf une fois pfff.
Lui : C'est déjà le cas chéri (Rire) !
Moi : T'es trop c*n !
Lui : Je t'aime aussi...
Pendant que je prends ma douche je ne peux m'empêcher de penser à ce que vient de dire Ondo. Il n'a pas tort mais c'est tellement difficile de penser à autre chose que ma situation.
Lui (au salon) : Tu me remercieras un jour monsieur et ton merci doit être une enveloppe de cinq millions au moins hein !
Moi : Vraiment ! Parce que tu as trop fait quoi ?
Lui : Parce que j'ai fait quoi hein ? Ok.
Moi : Arrête chéri tu ne vas quand même pas me faire la gueule...
On éclate tous les deux de rire. Je sors de la douche pour m'habiller.
Moi : Sérieusement, merci bro et je t'assure que j'ai compris tout ce que tu as dit. Je compte faire des efforts mais ce n'est pas facile surtout quand je pense que ce Rayan est près d'elle.
Lui : C'est une raison de plus pour te battre. Clara t'aime mais avec ce comportement tu la feras fuir. Excuse-moi de te le dire mais en ce moment Rayan n'est pas un problème pour votre relation mais l'unique problème c'est toi. Si tu te comportes avec elle comme tu te comportes avec moi et qu'elle est toujours là, sache que cette fille t'aime vraiment.
Moi : Qu'est-ce que j'ai fait de mal ?
Lui : Quand est-ce que tu m'as demandé comment j'allais pour la dernière fois ?
Moi : ...
Lui : Quand on appelle tu as toujours l'air agacé et puis tu ne fais que te plaindre de ta situation et parler de tes problèmes. Tu devrais arrêter parce qu'on a nos problèmes. Tout à l'heure par exemple quand je t'ai appelé j'ai dû te faire croire que mes unités étaient finis parce que je n'en pouvais plus alors j'ai raccroché et je suis venu. Sache que d'une part si Clara ne vient plus ici c'est uniquement à cause de toi. Imagine après une dure journée de travail, tu penses vraiment que ce dont elle a besoin c'est se retrouver avec quelqu'un qui ne fait que se plaindre ?
Moi : ...
Lui : Redeviens le Prudy dont elle est tombée amoureuse avant qu'il ne soit trop tard.
Moi : Oui mais comment ?
Lui : La dernière fois que tu l'as emmené au resto c'était quand ?
Moi : Tu sais bien que je n'ai pas...
Lui : Tu n'as pas l'argent ok on a compris mais moi j'en ai et on s'est toujours entre-aidé pourquoi tout a changé aujourd'hui ? Je sais que tu as ton orgueil. Si tu préfères, prends un cahier, à chaque fois que je te donnerai de l'argent tu notes ainsi quand tu vas trouver un bon boulot parce que je sais que ça va arriver, tu me rembourseras. Ok ?
Moi: Ok ! Merci bro ! Vraiment merci.
Lui : Je sais... Que ferais-tu sans moi ? Rire. Bien mets tes chaussures on sort.
Moi : On va où ?
Lui : Le restaurant où tu as emmené Clara pour la première fois c'était où ?
Moi : Karim 24... Pourquoi ?
Lui : On va manger, ensuite tu vas réserver la plus belle table pour demain soir. Parce que demain tu vas inviter ta belle à dîner et ensuite vous irez en boîte danser. On est d'accord ?
Moi : Oui chef...
Lui : Bien ! On y va maintenant...
Je ris en mettant mes chaussures avant de sortir, il me demande de prendre un cahier et un stylo. Ce que je fais. Une fois dans sa voiture, il me tend vingt billets de 10000.
Lui : Bien tu peux noter que tu me dois déjà 200000.
Il continue de rouler comme si de rien n'était alors que moi je ne peux m'empêcher de sourire. Dans mon coeur je dis merci à Dieu se m'avoir donné un tel ami.
ONDO
Je suis bien content d'avoir enfin pu faire sortir ce c*n de sa chambre. Nos sorties et causeries me manquaient vraiment. Je comprends ce qu'il traverse mais c'est mon ami. Il n'est pas question que je le laisse déprimer ainsi.
On arrive finalement au fameux restaurant. Pendant que je ris à une blague d'Alban en entrant, mon rire se dissipe en voyant Rose dans les bras d'un autre. Lorsqu'elle me voit, je peux ressentir le malaise dans ses yeux.
Alban : Oh mais c'est...
Moi : Rose et le fameux Rayan. Apparemment tu n'avais pas à t'inquiéter de lui mais moi si.
Lui : Sérieux tu vas te mettre à douter d'elle maintenant ? T'es fou je te jure. Toi et moi on sait très bien que Rose est incapable de te tromper en plus ce mec il n'a rien de plus que toi. C'est simple allons vers eux ainsi tu auras le coeur net.
On s'avance vers eux alors que Rose se détache délicatement de lui puis viens poser un b****r sur mes lèvres.
Elle : Salut babe tu te souviens de Rayan ? On vient de se croiser. Euh Rayan je te présente Ondo mon fiancé.
J'ai trop aimé la façon dont elle a dit fiancé là. Je crois qu'elle vient de m'envoyer un message clair. Pardon si quelqu'un sait combien coûte une bague de fiançailles, c'est le moment de me dire. (Rire)
Rayan : Ah c'est cool. Tiens ça me fait plaisir de vous revoir tous les deux. Je disais à Clara que je voulais vous revoir particulièrement toi, (s'adressant à Alban) je tiens vraiment à m'excuser de mon comportement il y a quelques années je sais que tu me détestes.
Alban : Loin de là... En fait je t'avais même oublié.
Lui : Ah... Euh ok ! Bref je voulais m'excuser.
Rose : D'ailleurs je le félicitais parce qu'il m'a dit qu'il a laissé les armes.
On éclate de rire sauf lui et son pote qui semblent un peu gêné.
Alban : Espérons que ce soit le cas...
Rayan : C'est le cas. Au fait tu pourrais dire à Clara de ne pas oublier qu'on a un travail à finir demain ?
Alban (Calme) : Non tu lui diras ça toi-même parce que après le boulot c'est elle et moi et rassure-toi ! Si elle a un travail à faire, elle ne l'oubliera pas tellement elle sait rester professionnel. Je te rappelle qu'elle est dans cette entreprise bien avant toi et que jusqu'ici elle a mérité sa place de meilleure employée.
Lui : Euh ok... Bonne soirée à vous !
Nous : Merci... À toi également.
Il s'en va avec son pote alors que nous on continue de rire.
Moi : Tu l'as bien remis à sa place.
Rose : Ah ça, c'est vrai. Bravo Prudy !
Moi : Toi tu vas m'expliquer ce que tu faisais dans ses bras hein madame. Je n'ai pas oublié.
Elle : Je te l'ai dit, on se saluait juste et je le félicitais... Me dis pas que tu es jaloux (sourire).
Moi : Hummmm alors comme ça on est fiancé ?
Elle : En tout cas le message est passé.
Moi : Bien reçu chef !
On éclate encore de rire, puis je propose qu'on dîne tous ensemble mais Alban semble avoir autre chose en tête.
Lui : Tu peux réserver s'il te plaît, je vais vous laisser dîner et moi je vais aller... Enfin, je vais voir Clara.
Rose : C'est une bonne idée. Elle va vraiment être contente de te voir.
Moi (À Rose) : Mais ne lui écris pas parce qu'on te connaît. Il va lui faire une surprise.
Elle : je ne vais rien dire...
Lui : Hahahaha vous êtes ouffff vous deux. N'oublie pas Ondo, tu réserves pour demain dix-huit heures.
Moi : À vos ordres !
On éclate une nouvelle fois de rire puis il prend congé de nous.
CLARA
J'ai eu une journée chargée aujourd'hui. Je n'ai même pas pu aller à la pause déjeuner parce qu'il fallait que je travaille. C'est vrai que d'une part ça m'a aidé à éviter Rayan. Je vois bien ses petits jeux de séduction mais franchement ça ne me dit rien. Même si ça ne va pas trop entre nous, personne ne m'enlèvera de la tête que c'est lui l'homme de ma vie. D'ailleurs c'est vers lui que toutes mes pensées vont ces derniers temps. Je ne suis même plus vraiment concentrée au boulot parce que je pense à lui. Je crois que le mieux c'est que je l'évite un peu en ce moment. Je l'aime mais je crois que si on continue ici, on va direct dans un mur.
Pendant que je me fais une tasse de thé, je récupère le travail que j'ai rapporté à la maison. Normalement je dois le faire avec Rayan demain. Il m'a demandé si je pouvais l'aider avec ces chiffres. Alors je compte les faire ce soir et les lui remettre demain matin.
Je suis presque à la fin lorsqu'on sonne à la porte. Lorsque j'ouvre, je me retrouve en face de Prudy.
Moi : Prudy ?
Il me tend le bouquet de fleurs avant de poser un doux b****r sur mes lèvres.
Lui : Je te dérange ?
Moi : Bien-sûr que non, entre.
Lui (Sortant la bouteille qu'il cachait derrière son dos) : Tant mieux parce que j'espérais bien qu'on buvrait ce vin tous les deux. Enfin juste un verre.
Moi : Ouais c'est ça.
Lui : Tu as fait à manger ? Parce que j'ai très faim.
Moi : Laisse-moi finir ce travail et je te fais un truc rapide à manger.
Lui : Tu as rapporté du boulot à la maison ?
Moi : Oui... Enfin c'est un travail que j'étais censée faire avec Rayan demain. Je préfère le faire et le lui donner le matin.
Il sourit parce qu'il sait que j'évite Rayan.
Lui : Ok... Tu sais ce qu'on va faire ?
Moi : Nooon !
Lui : Tu finis ce que tu as à faire et moi je m'occupe de ce qu'on va manger.
Moi : Tu sais cuisiner toi ?
Lui : Merci pour la moquerie !
Je ris de plus belle puis je vais dans le salon finir ce travail alors que lui il va dans la cuisine.
Trente minutes plus tard, j'ai fini. Je range tous mes documents et je vais le trouver dans la cuisine.
Moi : Hmmmm ça sent bon !
Je regarde les spaghettis dans les plats joliment décorés.
Moi : Mmmmm des pattes. Ça a l'air bon ça. J'ai très faim d'un coup.
Lui : Je l'espérais bien, tu as fini ?
Moi : Oui oui...
Il me porte et me dépose sur le plan de travail. Il met un plat à côté de moi et il garde le sien devant lui. Il sort le vin qu'il a mis au frigo, ouvre et nous sert. Pendant qu'il me nourrit, il prend de mes nouvelles et ça me fait tellement de bien.
Lui : Ça se passe bien au boulot sinon ?
Moi : Oui juste trop de boulot en ce moment.
Lui : J'ai remarqué, si tu veux je peux te faire un massage plus tard.
Moi : Je ne dirai pas non.
Lui : Cool !
On continue de manger en savourant ce délicieux vin blanc.
Moi : Merci bae !
Lui : Merci à toi d'être toujours là.
Moi : Je t'aime
Lui : Je t'aime encore plus.
On s'embrasse alors que je sens des petits papillons dans le ventre. Ça m'a tellement manqué tout ça. Je suis contente d'avoir retrouvé mon chéri...