– Sans vous j’allais succomber à cette vie, me dit Henriette un soir où le comte avait été, comme les mouches par un jour de grande chaleur, plus piquant, plus acerbe, plus changeant qu’à l’ordinaire. Le comte s’était couché. Nous restâmes, Henriette et moi, pendant une partie de la soirée, sous nos acacias ; les enfants jouaient autour de nous, baignés dans les rayons du couchant. Nos paroles rares et purement exclamatives nous révélaient la mutualité des pensées par lesquelles nous nous reposions de nos communes souffrances. Quand les mots manquaient, le silence servait fidèlement nos âmes qui pour ainsi dire entraient l’une chez l’autre sans obstacle, mais sans y être conviées par le b****r ; savourant toutes deux les charmes d’une torpeur pensive, elles s’engageaient dans les ondulati