– Comment ? ces pelotes étaient pour bonne-maman ? – Oui, ma fille, la jolie petite ouvrière espérait les vendre dès le lendemain et acheter des fraises pour sa maman. Elle avait vu la fille d’un émigré faire des pelotes en soie brodée de perles et les placer d’une manière assez avantageuse ; elle voulait essayer à son tour, et ne doutait pas de la réussite, pauvre innocente ; mais comme elle était encore très jeune et très inhabile, elle s’était piqué profondément le doigt et avait taché de sang le dessus d’une de ses pelotes, c’est pourquoi il avait fallu recommencer. C’est le morceau d’étoffe marqué du sang de votre mère enfant, que j’ai gardé toute ma vie, et qui fait partie de ce trésor que personne ne voit. » Ici, la vieille Nanette, tout émue de ses tendres souvenirs, mit sur les