ÉPISODE 03
Je n'ai plus sommeil ! Mon rythme cardiaque accélère de plu en plus fort ! Ce rêve que je viens de faire me laisse sans mot et empêche mes paupières de se refermer.
Pendant le rêve, il sonnait trois heures du matin lorsque je me suis rendu au cimetière à la recherche d'un os avec cet ami que je n'ai plus jamais revu !
Lorsque je me réveille, il était trois heures également ! Qu'est-ce que cela peut bien signifier cette coïncidence entre l'heure où je rêve et celle pendant laquelle je me suis réveillé ? Je suis toujours en sueur, assis au bord du lit pensif.
Mettez-vous un peu à ma place !
Imaginez un instant que votre seule et unique mère, la seule personne qui vous reste au monde et sur qui vous comptez est souffrante, qu'elle est au seuil de la mort et que vous avez été choisi pour accompli une mission comme la mienne !
Qu'allez-vous faire ?
Je vous laisse répondre !
Je reste en éveil jusqu'à six heures du matin. Je me lève pour faire les travaux domestiques vu que j'étais seul à la maison. Certaines personnes qui me lisent se diront maintenant que c'est faux, que comment à mon âge je fais encore des travaux domestiques, et surtout du fait que je suis un homme. Je souris et je vous réponds en disant que l'habitude est une seconde nature comme on le dit souvent. Je le fais depuis mon enfance pour aider maman. Du coup, cela ne me dérange pas. Il arrive même des fois où maman est fatiguée, et c'est moi qui fais la cuisine et nous mangeons. Bref, vous avez compris. Je risque d'être en retard pour le cours en voulant vous donner trop d'explication.
Je vais ensuite sous la douche pour prendre le bain et me m'apprêter pour le campus. Une fois prêt, je saute sur le premier benskineur que je vois pour qu'il m'amène au campus.
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En arrivant au campus ce matin, il sonnait déjà sept heures trente minutes. En voulant rentrer dans ma salle de cours, j'aperçois l'amie de la fille albinos qui arrive dans ma direction ! Je décide alors d'attendre qu'elle vienne à mon niveau pour l'aborder :
- Bonjour demoiselle ! Je m'excuse de vous déranger de si bonne heure ! C'est pour vous dire tout simplement que vous êtes matinalement rayonnante !
Elle fait sa belle, avec un léger sourire au coin de ses joues qui laisse voir ses jolies fossettes avant de me répondre !
-.......... (Sourire) : Merci, vous êtes gentil !
C'est un plaisir pour moi de vous rencontrer ce matin ! Je tenais à vous le dire. Vous avez fait ma journée ! Je ne vais pas trop vous retenir !
Bonne journée à vous et à la prochaine !
Le plaisir est partagé ! Bonne suite de journée à vous aussi !
Après ces paroles, elle continue son chemin et moi je l'observais avancer pour voir dans quelle salle elle va rentrer, puisque nous sommes dans la même faculté.
Attendez, mais vous croyez que quoi ? Je ne suis pas pressé pour déjà demander son prénom, son numéro, sa filière et son année de formation ! Elle est dans la même fac que moi de toute façon. Je ne veux pas faire comme tous ces mecs qui vont vite à l'attaque, en cherchant à l'impressionner, car ça peut être défavorable pour moi. J'aurai toutes ses adresses bientôt au moment opportun ! Pour le moment, je veux juste me faire remarquer c'est-à-dire la faire voir que j'existe, et la suite vous la découvrirez.
Je suis toujours debout devant ma salle de cours en mode ''espion'' en train de la regarder partir lorsque quelqu'un me touche l'épaule droit. Je sursaute pour voir qui c'est ! C'était Blevenec, mon voisin de table qui venait d'arriver avec son gros sac toujours dans son dos. On dirait un bébé et sa maman :
- Bonjour Georgy ! Que fais-tu seul debout là ? On dirait que tes radars sont activés et que tu fais des repérages hun le bro ! Façon je te connais toi la !
- Je wanda ! Bonjour Blevenec ! Pourquoi tu m'agresses ? Laisse moi dans mes repérages !
- Mdr, tu peux continuer, moi je vais en salle ! Le professeur ne tardera pas à venir !
- Continuer quoi ? Tu as fait jusqu'à j'ai perdu ma cible ! Allons-y wesh.
Quelques minutes après, le professeur fait son entrée dans la salle de cours et nous nous levons pour le saluer ! Il nous demande ensuite de nous asseoir, puis démarre le cours par une tradition habituelle qu'ont certains enseignants :
Il s'agit du rappel de ce que nous avons fait la veille.
Personnellement, c'est un exercice que je n'aime pas, surtout que c'est à l'annonce des sessions que j'apprends.
Le comble, c'est que ce professeur a de la facilité et l'art de couvrir de honte les étudiants qui n'apprennent pas son cours ou qui n'arrive pas à restituer point par point tout ce qu'il a dit dans le cours, mais surtout lors de ses explications. Le pire, c'est lorsqu'il donne des travaux de maison et se rend compte que ce n'est pas traité. Il va se transformer en moralisateur, et nous chantera comment en son temps, il était un brillant étudiant que tous ses professeurs appréciaient !
Eh bien, Monsieur le professeur, c'est vous ça, et c'était votre époque !
D'habitude, vous savez ce que font les enseignants lorsque personne ne lève le doigt pour parler ?
Soit il s'énerve et décide de vous faire composer au calme, ou bien il vous menace de ramener cette partie du cours en session et de se plaindre à l' Administration de votre comportement, soit carrément, il choisit de désigner un étudiant pour répondre.
Il opte pour le second cas. Il regarde la salle à travers ses lunettes posées sur son nez et me désigne du doigt avec la deuxième personne du pluriel :
- Vous !
Je savais bien que c'est de moi qu'il parle, mais je fais semblant de regarder derrière moi. Mais il continue :
- Hey Monsieur ! Vous qui regardez derrière la, c'est à vous que je m'adresse ! En me pointant toujours du doigt.
- Moi ? Lui dis-je.
- Oui oui vous ! Rappelez-nous un peu ce que nous avons vu hier !
Préoccupé la veille (hier) par la santé de ma mère, je n'ai pas eu le temps de revoir ce que nous avons fait ! Pendant que le professeur jette un coup d'œil dans ses documents, je fais signe à Blevenec par un clin d'œil pour qu'il vole à mon secours.
Soudain, le surveillant fait son apparition dans la salle, et on se lève pour le saluer. Le professeur me regarde à travers ses lunettes sur son nez, et m'autorise à m'asseoir d'abord.
C'était pourquoi sa présence ce surveillant !? Oh non ! Pas maintenant, pitié !
Il prend la parole :
- Chers étudiants, vous n'êtes pas sans savoir à quel niveau de formation vous êtes ! Jusqu'à présent, il y en a qui ne se sont pas encore acquittés de leur devoir de payement des frais de formation vis à vis de l'administration ! Ceux qui ne vont pas entendre leur nom, je vais les prier de sortir de la salle tranquillement !
Il finit de lire les noms, mais le mien n'y était pas.
Je range mes affaires et je sors donc !
Une fois dehors, je repense à ma mère en me disant que si elle était bien portante, je ne serai pas ici dehors ! Elle m'aidera à coup sûr à payer la scolarité, mais hélas ! Je sortais de l'enceinte de l'Université lorsque mon téléphone sonne. C'est mon oncle :
- Allô ! Bonjour mon oncle !
-...........
- Je suis en route pour la maison ! Vous avez des nouvelles de ma mère ?
-.........
- Ok ! Je n'ai pas oublié ! Je ferai l'effort d'y être pour les voir ! Merci beaucoup et bonne journée.
Il m'a dit qu'il n'y a pas eu de grand changement, mais aussi que le marabout veut me voir !
J'avais encore du temps, pourquoi il veut me voir de si tôt ? Il oublie que ce n'est pas facile ce qu'il me demande de faire on dirait !
C'est là que je me suis rappelé qu'il y a une morgue non loin de l'Université. Je décide d'y faire un tour pour essayer d'avoir le programme du levé des corps, mais surtout pour voir si le corps d'une jeune fille nguénguérou y serait. À peine arrivé, je vois un vieil homme de la soixantaine à l'entrée :
- Bonjour Monsieur, excusez-moi, je viens pour connaître le programme du levé des corps !
- Vous avez votre corps ici ?
- Euh non ! En fait, je vais vous expliquer.
Je lui expliquais la situation. Sans que je ne finisse, il me chasse ! J'ai essayé de le convaincre en lui disant que je vais lui payer, mais c'est à ce moment qu'il s'énerve de plus bel et me jura d'appeler la police si je ne disparais pas.
Je décide alors de vite quitter les lieux avant qu'il ne me dénonce. L'idée d'aller voir ailleurs me hantait l'esprit ! Là, je prends la direction de l'hôpital de zone.
Arrivée là-bas, je réussis à rencontrer le morguier de l'hôpital qui est contrairement au premier gentil et compréhensible lorsque je lui explique la situation. Il accepte de me donner le programme du levé des corps contre une somme que je dois lui payer. Je n'avais rien sur moi, du coup je lui ai expliqué que je passerai lui remettre l'argent le lendemain.
Offre qu'il accepte favorablement et me propose même de rentrer à l'intérieur avec lui pour vérifier les corps ! Si seulement je savais d'avance qui est cet homme, jamais je ne vais le suivre :
- Suivez-moi ! Je vais vous montrer les corps ! Mais surtout, n'oubliez pas de tenir votre parole, je vous préviens ! Me dit-il avec un sourire moqueur.
- C'est promis, ne vous en faites pas !
Une fois à l'intérieur :
- Là-bas, c'est la rangée des corps qui nous sont parvenus à la suite d'un accident et qui ont fini par succomber. Ça fait un moment qu'ils sont là, mais les propriétaires ne se sont pas encore présentés pour les récupérer.
De l'autre côté du placard, c'est des corps identifiés comme vous pouvez le constater vous-mêmes ! Le dernier que nous avons mis au froid ce matin est le corps d'une jeune fille nguénguérou ! Une jeune fille de la vingtaine environ morte d'un cancer !
- Ah bon ?
- Oui ! Selon les informations que j'ai reçues, c'est bien cela !
J'étais intéressé par cette dernière information ! Je laisse donc mon interlocuteur pour observer avec plus d'attention ce corps dont il vient de parler.
Dans la salle, les corps sont disposés sur des tables, les uns à côté des autres avec du coton dans les deux nez. Ma tête est devenue tout à coup très grosse. Je sens une force extérieure me couvrir ! Je n'étais plus en moi-même. J'avance pour mieux regarder les corps. Tout à coup je vois les lumières s'éteindre une à une, et la salle devient toute noire. Aucun rayon solaire n'a réussi à pénétrer la salle à cause de l'architecture de la salle. Je ne vois non plus aucune lumière du jour, parce que le morguier a refermé la porte à clé. Je me retourne pour demander ce qui ne va pas, mais à ma grande surprise, le morguier avec qui je suis rentré tout à l'heure n'est plus là. Je ne pouvais pas crier, de peur d'alerter l'entourage et de finir le reste de mes séjours en prison. Je cherche rapidement l'interrupteur que je trouve au milieu de la salle. Je me précipite de l'allumer. La lumière revient dans la salle. En me retournant, je me retrouve face à face avec un homme vertu du blanc des pieds à la tête, dont la bouche béante coulait abondamment de sang. Son visage est couvert de poudre et ses deux narines bouchées par une énorme quantité de coton. Il me regarde sans bouger. La peur m'a atteint jusqu'aux os. Je suis en face d'un revenant, c'est sûr. Sans plus attendre pour voir la suite, je détale vers la sortie.
Les lumières s'éteignent à nouveau, mais je suis déjà vers la porte qui est toujours fermée, mais la clé n'y est pas malheureusement, et cette fois-ci, je peux bien voir dans l'obscurité grâce au tissu blanc dont il est couvert que l'homme s'avance vers moi. Il faisait désormais un bruit bizarre. Mon cœur bat si fort que j'ai l'impression qu'il veut tomber. Je commence par taper fort sur la porte pour attirer l'attention des gens de l'hôpital. Là je ne peux plus supporter. Je commence par transpirer à grosse goûte malgré le froid dans la salle. Je suis obligé de crier pour appeler au secours. Pendant ce temps, il s'approche aussi de la sortie à petits pas. Je sens alors une présence extérieure qui essaie d'ouvrir la porte. Lorsqu'elle s'ouvre, je pousse celui qui est à la porte, qui à son tour prend ses pieds à son cou sans savoir ce qui se passe. Je ne me suis pas arrêté avant de me retrouver devant une grande station où c'est mis en haut '' BIENVENU À TOTAL ''. Les gens me regardent de façon très bizarre.
Ouf ! C'est vraiment ''Total'' cette course inattendue que je viens de faire.
Mais où est passé cet homme qui m'a traîné à l'intérieur de la salle il y a quelques heures ? Serait-il un revenant qui m'a piégé ? Puisque l'homme que j'ai cogné tout à l'heure pendant ma fuite est vêtu d'un habit vert, chapeau de bain sur la tête, cache nez au nez avec les gants aux mains ! C'est sûr que j'ai été pris au piège. Je l'aurais cherché de toute façon. Mais pourquoi de tel piège ? Je ne comprends vraiment pas !
Ne dit-on par que qui cherche trouve ?
Je viens d'avoir la réponse de toute façon. Il vient de sonner douze heures à ma montre. Maintenant, je dois rentrer et essayer de fermer les yeux et penser à trouver autre solution pour sortir ma daronne de chez ce marabout avant qu'elle ne meurt !
C'est comme ça que je prend le goudron à la recherche d'un benskineur quand tout à coup, un camion et une RAV 4 entrent en collision. La scène est très horrible à regarder. Le camion a complètement écrasé la voiture ainsi que toutes les personnes à bord.
Que leurs âmes reposent en paix !
C'est ça la vie ! Un jour tu vis, l'autre tu meures. Mais cette façon de partir est trop douloureux.
Je finis par trouver un benskineur qui me dépose à la maison ! Je voulais entrer à l'intérieur lorsque je vois un être étrange de très petite taille traversé la cour en un éclair, puis disparaît. Qu'est-ce que cela peut bien être ? Tout ça commence par me dépasser ! J'ai été renvoyé à l'école, ensuite piégé par un revenant, et je viens de voir un démon si je peux me permettre de l'appeler ainsi. Comme c'est vraiment étrange ! Tout commence par basculer dans ma vie désormais.
Dois-je me retourner dans cet hôpital pour voir si le corps de la jeune fille albinos s'y trouve encore et le voler ? Et si elle n'est pas vierge ?
Et si tout ceci n'est qu'un piège ? Pourquoi un revenant peut donc me piéger ?
Autant de questions qui me traverse l'esprit, mais à aucune d'elles, je ne trouve de réponses concrètes.
J'ai encore cinq jours pour sauver ou laisser mourir ma mère !
Que faire ? ...