Fantaisie sur les hirondelles Les voilà !… les voilà !… C’est hier, au moment où le soleil se couchait, qu’elles sont arrivées. On s’abordait pour se l’apprendre. Jamais entrée de souverain ne fut plus fêtée. Je vous jure qu’on les attendait pour croire au printemps. C’est une chose qu’on n’a jamais vue, un printemps sans hirondelles. Les feuillages allaient s’épaississant et chacun disait : – « Bah ! tant qu’elles ne seront pas arrivées nous ne serons sûrs de rien. La gelée peut revenir. » – Les arbres avaient beau s’habiller de vert, les lilas avaient beau secouer leurs grappes étoilées, la giroflée n’avait que faire d’embaumer, le soleil d’étinceler, la fête du printemps était manquée. Mais enfin, les voilà !… les voilà ! Martinet volait en tête, poussant de petits cris de bienven