XV Le Miroir magique et les soldats de l’Épée haute Boleslas habitait dans la rue de Condé un appartement fort long et fort étroit où le soleil entrait rarement. Trois fauteuils de damas rouge qui dataient du feu roi Louis XV, cinq ou six chaises rapiécées, et sur les rayons de la bibliothèque les œuvres complètes de Camille Desmoulins, de Robespierre, le Système de la nature et quelques autres volumes allemands ou français, formaient tout l’ameublement. Rien n’était donné au luxe et à la mollesse. On marchait sur le carreau rouge, qui tenait lieu de plancher. Dans un coin, près du lit, au fond de la chambre, était une immense panoplie arrangée avec plus d’art qu’on n’en eût attendu du Slave. Parmi les armes de toute espèce reluisait un fusil de munition pourvu de sa baïonnette. L’un et