– J’ai connu deux belles et honnêtes dames, lesquelles, ayant perdu leurs serviteurs en une fortune de guerre, firent de tels regrets et lamentations et montrèrent leur deuil par leurs habits bruns, plus d’eau-bénitiers, d’aspergés d’or engravés, plus de têtes de mort et de toutes sortes de trophées de la mort en leurs affiquets, joyaux et bracelets qu’elles portaient ; qui les scandalisèrent fort, et cela leur nuit grandement ; mais leurs maris ne s’en souciaient autrement. Voilà en quoi ces dames se transportent en la publication de leurs amours, lesquelles pourtant on doit louer et priser en leurs constances, mais non en leur discrétion ; car pour cela il leur en fait très mal. Et si telles dames sont blâmables en cela, il y a beaucoup de leurs serviteurs qui en méritent bien la réprim