V La canne de M. de BalzacNous l’avions bien dit, que l’extrême beauté est un malheur pour un homme, surtout pour un jeune homme qui a sa fortune à faire. Vous comprenez maintenant ces paroles, qui d’abord ont paru inintelligibles : « Il était une fois un jeune homme très beau qui était triste, » et vous comprenez aussi pourquoi il se sentait découragé, et pourquoi il maudissait la nature. C’est que trois fois ce pauvre Tancrède avait été repoussé, précisément à cause de cette même beauté qui lui semblait un brillant avantage, et qui n’était pour lui qu’une source de désappointements et de chagrins. Que faire ?… s’enlaidir ? – Quel homme en aurait le courage ! – quelle femme le lui aurait conseillé !… Il alla donc à l’Opéra. Quand un malheur est sans remède, la sagesse est de l’oublier