Emma avait été heureusement précipitée dans une excavation humide et sablonneuse, dont le sol mou avait amorti la violence du coup. De larges flaques d’eau étaient près d’elle, elle put donc étancher la soif qui la consumait, et cette fraîcheur ayant répandu un peu de bien-être chez la blessée, elle espéra être assez forte pour continuer son excursion. Mais hélas ! quand elle voulut se soulever, elle s’aperçut avec désespoir qu’elle était incapable de se soutenir ; tout ce qu’elle put faire, fut de se traîner en rampant vers une partie du terrain qui était couverte d’une mousse épaisse et qui lui permettait de reposer son pauvre corps tout endolori. Parvenue près d’un arbre, elle s’arrêta épuisée ; les douleurs qu’elle avait ressenties dans ce pénible trajet avaient été si grandes, qu’une