IIJeudi 26 octobre. À Loyola, quand j’ouvre les yeux, je vois filtrer à travers mes contrevents de longs rayons de lumière. La grande chambre où j’ai couché est blanchie à la chaux, très nue, presque vide, avec des images de saints et des bénitiers accrochés aux murs. Toute la nuit, j’ai entendu sonner au couvent des cloches singulièrement argentines et bruire dans la campagne les eaux d’un torrent. Ce matin, c’est la voix d’une servante de la fonda qui me réveille, en chantant dans l’escalier un air basque à cinq temps, un air de cet Yparraguire dont j’ai vu hier la statue à Zumarraga, sur la petite place triste. J’ouvre mes fenêtres au clair soleil. C’est le merveilleux matin d’un octobre méridional. Sans ces teintes rouges et dorées des arbres, sans ces feuilles mortes sur l’herbe, on