IMercredi 25 octobre 1892. Vers le soir, au baisser du soleil, l’express de Saint-Sébastien à Madrid nous dépose, mon compagnon basque et moi, dans une ville appelée Zumarraga, où il nous faut séjourner une heure, en attendant la voiture que l’on prépare pour nous mener au pays de saint Ignace. Temps tiède de l’automne méridional, avec partout la mélancolie des feuilles rousses. Inévitablement cela est triste, d’être à errer, à la tombée d’un crépuscule d’octobre, dans une toute petite ville isolée, inconnue, très vieille, où se parle une incompréhensible langue, et que de hautes montagnes entourent… Nous errons sans but. À une fenêtre, dans une étroite rue noire, un pauvre perroquet du Brésil cause tout seul : – Je parie que, lui aussi, parle basque, dis-je à mon compagnon de voyage.