Profanation– Le fossoyeur est là dans le jardin, qui vient avertir le commandant que les trous sont faits ! Avec l’alerte accent gascon, cette sinistre phrase m’est dite, un matin de printemps, par un marin tout jeune, à la voix fraîche et gaie. Un matin de printemps, un beau matin de mai rayonne sur le pays basque. Et il y a tant de vie neuve épandue partout, tant de joie dans l’air, tant de sève montante dans les plantes vertes, que la mort semble un noir rêve improbable… Cependant, à la porte de mon jardin plein de roses, se tient le vieil homme annoncé, le fossoyeur aux mains souillées de terre… Il s’agit de pauvres petits matelots bretons, enfants d’une vingtaine d’années, noyés il y a quatre ans dans les brisants de la Bidassoa, et que l’on exhume aujourd’hui. Le cimetière où ils