Papillon de miteDans ma maison familiale, – dans mon logis particulier qui est comme un coin d’Orient ancien, – un soir terne et voilé de printemps, entre les rideaux sombres et presque fermés, une lueur de crépuscule se glisse, triste, dessinant une longue raie dans l’air obscur. Des plis d’une tenture murale en velours rouge, brodée d’archaïques dessins d’or, quelque chose d’infiniment petit s’échappe, comme attiré vers cette traînée mourante de jour, et, une fois là, se met à voltiger follement : un à peine visible papillon gris, un fétu ailé, qui sans doute vient d’éclore au renouveau si pâle de cette année. La saison d’avant, tandis que je courais les mers chinoises, il avait été quelque affreux petit ver, rongeant en sournois la trame du velours précieux, dans la continuelle obscur