Chapitre V
La nuit fut agitée. À peine nos gens eurent-ils fermé les yeux qu’ils les rouvrirent, réveillés par un mélange de bruits singuliers. Des hurlements, des miaulements, des gémissements, venaient se mêler au bruit de la mer et produire une sorte de concert vraiment diabolique. Mais ce n’était rien en comparaison de la scène effrayante dont tous devaient être témoins dans la matinée. On avait fini par s’endormir. Tout à coup bêtes et gens furent réveillés par un cri épouvantable. M. Arnold se précipita sur son fusil, suivi de ses fils, tous également déterminés à protéger leur père.
Quel spectacle ! À l’endroit où l’herbe recommençait au-delà du cercle tracé par le feu, qui couvait encore, un monstrueux serpent luttait avec un tigre de l’espèce du tigre royal. Le superbe animal ou
