Chapitre 12

1526 Words
La vision de mon corps sembla le rendre fou. Il se mit à la parcourir. Mes tétons se redressèrent au contact de sa paume. Il malaxa un de mes seins et je renversai la tête en arrière en retenant un sanglot. Il ne m'avait encore rien fait et je perdais déjà la tête. Pour ne pas rester en retrait, j'avançai la main et n'eus aucun mal à atteindre son érection. Elle était lourde et chaude, je l'attirai vers moi entre ruisselant sans plus attendre. Chase vit cela comme le signal. Je sentais d'abord ses mains se poser de part et d'autre de ma tête. Il prit ensuite farouchement possession de mes lèvres tout en me pénétrant d'une longue poussée sec et brutale. Mon souffle me déserta instantanément. Ma tête partit à la renverse et cogna le bois de la table. Ma bouche s'entrouvrit pour me faire émettre un cri silencieux. C'était comme s'il venait de me déchirer de l'intérieur. Sans me laisser un temps de répit, il se mit à me marteler brutalement... Et j'aimais ça. Je passai ma main derrière sa nuque et l'attirai un peu plus vers moi pour lier nos lèvres. Ses vas et viens me procuraient douleur et plaisir en même temps. Des gouttes de sueur perlaient un peu partout sur ma peau fiévreuse. D'un point de vue externe, je m'accouplais avec l'air, un trou béant déformant le tunnel qu'était mon sexe béant. Mais en dehors de Chase, moi seule savait ce qu'il m'arrivait. Je bougeais lascivement des reins pour quémander plus de sa virulence. Et il m'en donna plus que nécessaire. Mes gémissements emplissaient la pièce de façon désordonnée à un tel point que je ne reconnaissais plus ma propre voix. Mes seins se balançaient au rythme de ses vas et viens. Les rondeurs de mes hanches et de mes cuisses se tordaient sous le passage de ses mains imperceptibles. Il caressait mon corps avec une bouleversante passion. Et moi, je subissais ses coups de boutoir accélérés en criant mon plaisir. Peu importe si je ne l'entendais pas, ce qui nous liait dès cette nuit là était similaire à une connexion profonde me faisant parvenir ses émotions. Si seulement je pouvais lire l'expression de son visage. Si seulement je pouvais le voir réellement. Mais hélas, je devais me contenter de le sentir. Son odeur m'aida, elle fût rassurante et très aphrodisiaque. Cet homme -ou plutôt ce fantôme- possédait à présent un pouvoir, une emprise sur moi. Sans prévenir, il se retira complètement, créant ainsi une sensation de vide dans mon être entier. Pourquoi il s'arrêtait si soudainement. Je n'eus pas le temps de me plaindre qu'il me retourna face contre la table et cul en l'air. Tout en maintenant ma nuque en place il me pénétra à nouveau et avec la même sauvagerie. Mes ongles griffèrent instinctivement la table à la recherche d'un point où s'ancrer. Finalement je dus tendre les bras en avant et m'accrocher au rebord du meuble qui grinçait en bougeant. Je ne m'inquiétais même plus d'être entrain de faire l'amour ou de b****r avec le vide. Tout ce à quoi je pensais, c'était sa queue évoluant intrépidement dans mes entrailles à présent souillées. Tant pis si j'allais finir damnée. Ma jouissance était proche. Je le sentais et lui aussi sans doute car il agrippa mes reins pour approfondir ses coups. Je serai les dents pour diminuer l'intensité de mes hurlements. C'était si passionnelle, sauvage et fougueux. C'était comme si je faisais l'amour pour la première fois. Je mentirai si je disais l'avoir senti se rependre en moi. Je ne sais même pas si c'est possible qu'un fantôme jouisse. Mais si celui-ci peut ressentir les choses comme du plaisir, je suppose que oui. Quoi qu'il en soit, je fus abrutie par mon propre o*****e et j'eus du mal à percevoir les autres choses qui m'entouraient. Il ne me laissa pas le temps de me remettre de cet o*****e et me redressa pour m'étreindre. Mes jambes tremblaient encore, mon corps nu et en sueur était écrasé contre le sien, ma respiration était laborieuse et mes yeux hagards. J'étais complètement déboussolée et je n'arrivais pas réaliser que tout cela venait de se profusion produire réellement. Toujours emprisonnée dans ses bras, il plongea sa bouche droit sur la mienne. Elle s'entrechoquèrent amoureusement et tendrement, il fit mouvoir la sienne. Je suivais aussitôt la cadence et m'accrochant à son cou. Sa langue dansa avec la mienne sans pour autant me forcer. Je m'aperçus alors que je mouillais à nouveau, j'avais encore envie qu'il me prenne. Jamais je n'avais ressenti une telle alchimie en touchant un homme. Et voilà que ça m'arrivait avec un fantôme. Ce constat me fit revenir à la réalité et je m'écartai brusquement après l'avoir poussé. _ C'est ça que tu voulais non? Mon corps. Tu as réussi, tu l'as eu. Maintenant va-t-en... LAISSE-MOI TRANQUILLE ! criai-je lorsque je le sentis amorcer une tentative d'approche. Il devait être déboussolé par mon attitude car il ne revint pas à la charge. Et je lui en fus reconnaissante. S'il l'avait fait, je n'aurai plus eu la force de le rejeter. J'étais au bord des larmes. Oui, j'étais hypocrite. Je cachais mon trouble derrière une fausse rage. Je métamorphosais mon attirance en dégoût, comme si ça me répugnait. La vérité était que j'étais une vraie lâche. Je faisais un pas en avant pour ensuite en faire deux en arrière. Ne me jugez pas. Mettez-vous deux secondes à ma place. Auriez-vous facilement accepté de donner votre corps et votre âme à un être mort ? Moi je venais de le faire en étant dans un état second. Je venais de le faire alors que je ne m'appartenais plus. Même si le désir et la tentation étaient présents, la crainte et le doute persistaient. Se donner à Chase, c'était comme mourir soi-même, abandonner sa vie, préférer les ténèbres. Cette situation me rendait folle au fil des jours. Vu ce qu'il s'était passé entre nous je venais de franchir clairement la ligne rouge, la limite du non retour. Et ça me faisait peur. «Lâche prise...» Après avoir remis de l'ordre dans mes vêtements et balayé les plats cassés, j'avais décidé d'aller piquer une tête dans l'eau du petit lac. Chase allait très certainement me foutre la paix pour ce soir. Je sais qu'il reviendra à la charge, il le fait toujours. Mais il comptait sûrement attendre le lendemain voir quelques jours de plus, m'étais-je dit. Je retirai ma tenue et avançai tout doucement dans l'eau. Mes cheveux lâchés se mouillèrent seconde après seconde et en partant des pointes. J'étais complètement nue et cette sensation de liberté me grisa. J'eus l'impression de n'avoir jamais rien connu de pareil. Durant une trentaine de secondes, je m'immergeai complètement dans l'eau puis remontai à la surface lorsque l'air commença à me manquer. Je dégageai une mèche de cheveux noirs qui me collait au front afin d'éclaircir ma vision. Mes yeux tombèrent aussitôt sur paysage que m'offrait l'autre rive lointaine et bordée d'arbres. Je battais lentement des jambes et des bras pour me maintenir sur place. Froussarde, je frissonnai un peu devant la densité obscure de la végétation. De là, on pouvait voir ma maison éclairée. Je m'empêchai de penser que quelqu'un était peut-être caché dans ces arbres entrain de m'épier. J'en avais de ces idées. Depuis que l'autre psychopathe de fantôme avait débarqué dans ma vie, j'étais de plus en plus parano. Je me faisais presque pitié. Yeux fermés, je me laissai partir à la renverse pour ensuite flotter à la surface tel un bois mort. Les minutes défilèrent sans que je les compte. J'étais bercée par le bruit de l'eau et ma vie défilait sous mes paupières closes. Vie, tu parles. C'était plutôt un assemblage d'évènements sordides, surtout depuis que j'étais ici à West-Sosa. La vie était vraiment injuste. Si j'avais su tout ce qui arriverait, si j'avais eu le choix, j'aurai aimé connaître mes parents, être entourée d'une vraie famille. Et par-dessus tout, j'aurai aimer rencontrer l'homme de ma vie -Chase- dans des circonstances plus normales. Rien que des souhaits qui ne se matérialiseront jamais parce que le destin en avait décidé autrement. Cette pensée me fit monter les larmes aux yeux. J'avais cruellement mal comme à chaque fois que j'y pensais. Étais-je condamné à n'être que l'amante d'un fantôme ? Qu'aurais-je fait bien pu faire dans ma précédente vie pour mériter un tel sort dans celle-ci ? Avais-je volé ? Avais-je tué ? Qu'avais-je fait merde ?! Furieuse contre moi-même, je me remis en position verticale. Plongée dans mes pensées, j'avais à peine senti la caresse exercée sur ma nuque. Je frisonnai en mettant cela sur le compte du vent. Cependant l'effleurement se fit plus persistante. Alarmée, je me retournai aussitôt et découvrit avec stupeur qui était dans l'eau avec moi. Au départ je pensais avoir affaire à un intrus mais lorsque je croisai un regard vert intense, je lâchai un cri d'effroi en sursautant. Plusieurs émotions tourbillonnèrent dans mon être peur, incompréhension, tristesse mais également joie. Je faillis même couler à force d'être raide. Il était là, en chair et en os. _ Ch... Chase?
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