VII - Chien et chat

354 Words
VII Chien et chat Un chien griffon, tout ébouriffé, le poil rempli de brins de paille, après avoir trottiné de côté et d’autre, et lui trouvant apparemment l’air d’un brave homme, accourut en frétillant de la queue et lui mit les pattes sur la cuisse pour demander une caresse. Fiammet, qui était bon pour les animaux, le flatta vivement de la main en lui adressant ces paroles amicales qu’on sait dire aux chiens quand on les aime, et qu’ils comprennent parfaitement. Un pauvre chien qui vous fait fête, c’est un honneur bien modeste, mais tout de même Fiammet en fut touché : des choses auxquelles on ne prendrait pas garde dans des circonstances ordinaires deviennent précieuses, restent mémorables, quand on se trouve à l’un de ces moments critiques qui vont décider de notre sort. Fiammet, que le premier accueil de ses camarades avait déjà tout ragaillardi, vit dans la sympathie de ce bon chien un présage favorable de plus. Mais au moment où, souriant vaguement à cette pensée, il regardait le chien qui l’avait quitté pour aller à ses affaires, il vit sortir, par la lucarne demi-circulaire d’une écurie voisine, un chat noir qui, après s’être glissé sous le vasistas, regarda de droite et de gauche en tendant le cou, puis, s’étant ramassé sur lui-même, sauta à terre et s’approcha de lui en faisant un grand détour. Arrivé à quelques pas, le chat se mit en arrêt, le considéra quelques instants de ses yeux verts, et alors, faisant le gros dos et dressant sa queue, poussa un miaulement rauque et prolongé. Fiammet fit un pas pour s’approcher, mais à ce mouvement le chat noir, bondissant à trois pieds de hauteur, s’élança, grimpa au mur, et disparut par la lucarne d’où il était sorti. – Ah ! se dit Fiammet un peu troublé, celui-là, c’est pas un ami. Et ne sachant plus que faire dans cette cour, il remonta à la chambrée. Là, en compagnie de quelques hommes dispensés de la manœuvre pour une raison ou pour une autre, il flâna dans les chambres, examinant curieusement tous les détails matériels de la vie du cavalier. Ce qui le frappa surtout, ce fut le nombre et le bon état des effets et des ustensiles qu’on donnait à chaque homme.
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