À présent, la lande du Menez-Hom se dressait devant lui, comme un obstacle insurmontable. Pourtant, il avait l’habitude de fouler ses bruyères et ses ajoncs qui, à la belle saison, exhalaient leur parfum suave semblable à celui de la noix de coco, offraient aux guêpes l’opportunité de puiser dans les calices d’or le suc divin ou en interdisaient l’accès par autant de piquants, fers de lance de cette fantasque. Mais aujourd’hui le violet mystique de la bruyère et le jaune victorieux du genêt et de l’ajonc avaient fui la lande, sévèrement automnale dans sa robe de bure. Rouillées, les fougères envahissaient le bas du mont, entremêlant leurs frondes décharnées dans les funérailles de leur carnation, alors que, loin dans la plaine, flamboyaient, pour un temps encore, les arbres triomphants.