IX Idylle russe Dans le lit conjugal tout parfumé d’essence de roses, Fédora est couchée, ses noirs cheveux dénoués et dédoublant leur ombre pour laisser entrevoir les blancheurs exquises de son cou, peu vêtue d’ailleurs et les pieds seulement enfouis dans la fourrure refoulée et pendante. – Seule ? – Allons donc ! Vous ne le voudriez pas pour le bonheur de l’humanité ! – Avec son mari, l’excellent Petrowski, teinturier de la cour alors ? – Pas davantage ! – Mais alors, dites-moi donc, votre Fédora est en train de faire son époux… ? – « En train » est inexact. Mais il n’y a pas fort longtemps qu’elle s’est donné cette distraction coupable. Son amant, le capitaine Bonsouzoff ici présent, ne lui a pas refusé l’aide nécessaire pour cela. Et maintenant ils causent ; ou plutôt Fédora pleure e