VIII Fantaisie hongroise Le prince Ladislas Labébètakiki vivait fort mélancolique dans son manoir de Mala-Pesth avec sa fille Myrza, dont la beauté était plus renommée que la vertu. Après avoir été le plus cocu des Madgyars, le prince, veuf depuis longtemps déjà, avait eu la douleur de voir revivre, dans sa fille unique, l’absence absolue de bonnes mœurs qui avait distingué sa femme. Coiffée d’une noire chevelure qui avait, par places, les reflets du lapis, le visage illuminé par deux yeux profonds où flambaient des braises, avec un menton charnu surmonté, comme d’un accent circonflexe, d’une bouche aux lèvres rouges et épaisses, cette jeune personne tenait, et au-delà, toutes les promesses de tempérament que ces signes extérieurs comportent. C’était une créature parfaitement tentante et