XIX Feu Ratin Et comme M. Fichard s’était levé de table, le café servi, pour aller chercher sa grande pipe de terre brabançonne, Mme Fichard, avant le second hyménée veuve Ratin, dit à Anatole : – Il faut, mon chéri, que tu l’accompagnes tout à l’heure à la promenade. – Mais il pleut, ma bien-aimée Céleste. – N’importe ! le médecin lui a prescrit une heure de marche, par tous les temps, après le repas. – Mais il est assommant, ton mari ! – À qui le dis-tu, mon amour ! Et Mme Fichard leva au ciel des yeux mélancoliques, durant que ses épaules dodues effectuaient vers le plafond une ascension jumelle et résignée. Anatole regretta sa brutalité. – Pardonne, mon âme, fit-il, si j’ai ramené involontairement ta pensée sur l’amertume de tes destins ! N’est-il pas juste que je souffre avec