XVIII Fait divers Si l’histoire que je vous vais conter n’était aussi actuelle que véridique, je la garderais certainement pour moi, n’ayant aucune raison de contrister le galant homme à qui elle advint. Mais on m’a trop souvent reproché d’être un simple narrateur de fantaisie pour que je ne saisisse pas l’occasion de prouver urbi et orbi que lorsqu’il me plaît d’être informé, je le suis mieux que quiconque ; car vous n’avez lu nulle part ce qui suit et ne l’auriez jamais lu, grands amateurs de nouvelles, si je n’avais exploité, à votre profit, un peu de mes hautes relations dans tous les mondes pour vous offrir cette primeur. Je vous rappellerai d’abord que le fait divers suivant fit le tour des journaux, il y a trois mois environ : « D’audacieux malfaiteurs dévalisèrent complètement,