IV - La jeunesse d’Hector

2761 Words
IV La jeunesse d’HectorIls avaient bien raison de l’appeler le bel Hector. Jadis, quand il était commis chez les Legagneur, et qu’il avait ses grands cheveux blonds sur ses épaules, les dames du vieux commerce de Sedan, qui sont un peu classiques, le comparaient volontiers au souriant Adonis ou au jeune Endymion. Tous les benêts de « la jeunesse » le jalousaient à l’unanimité. Mais c’était un rêveur, indifférent aux succès, paresseux à la besogne des bureaux, ennemi de la danse, des jeux innocents et même des charades en action. On reconnut bientôt, parmi le monde de Sedan, qu’il n’avait point d’esprit. Ne nous demandez pas ce que c’est qu’avoir de l’esprit, dans le monde provincial, et même dans le monde parisien. Nous ne saurions vous faire qu’une réponse, et vous la trouveriez insolente. Hector n’avait donc point d’esprit : voilà le fait. Ces messieurs de la jeunesse radotaient cela tant qu’ils pouvaient, mais tout bas, parce que ce pauvre Hector, doux comme un agneau, en avait malmené quelques-uns, par hasard, en ses jours de mauvaise humeur. Avec son petit air modeste et ses beaux grands yeux, il cassait tout, quand la colère le prenait. C’était un diable. Il y avait bien, dans la jeunesse, une demi-douzaine de matadors qui savaient cela par expérience. Deux ou trois fois il s’était pris de parole avec ces messieurs – qui avaient de l’esprit. Quelques-uns prétendaient que ces messieurs n’avaient pas brillé. Il n’eut point fallu en demander des nouvelles à ce pauvre Hector, qui ne se souvenait guère de ses victoires. Il ne buvait jamais que de l’eau. Un soir, je ne sais sur quel défi, il s’attabla en compagnie des six tonneaux les plus capables qui fussent parmi la jeunesse de Sedan. Il les emplit, les mit sous la table et s’en alla gagner le prix du tir à la carabine. S’il avait eu seulement un peu d’esprit ! Mais toutes ses additions étaient fautives ; il ne savait pas même écrire à un correspondant de Paris : « Monsieur. Bonne note de votre honorée du 7 courant, dont nous avons reçu la faveur. Notre sieur Michel vous retourne le compte Gondenèche, ensemble les factures de la maison Robert, dont accusé de réception à vos commodités, S. V. P… » Et autres. Les splendeurs de ce style étaient absolument au-dessus de sa portée. Les petites infamies marchandes qui se commettaient dans la maison Legagneur passèrent longtemps inaperçues devant ses yeux fermés. Pour voir cela du premier coup, il faut la vocation. Mais quand il découvrit cette myriade de hontes microscopiques, il prit du chagrin, se sauva, s’ennuya de ne rien faire et résolut de s’engager dans les chasseurs de Vauguyon. S’engager ! voilà un de ces actes graves qui forcent à interroger le passé. Pour s’engager, il faut, quand on n’est point majeur, l’autorisation des parents et il faut, en tout état de cause, cet ensemble de pièces qu’on appelle excellemment des papiers. Or, le pauvre Hector n’avait point de parents, n’avait point de papiers. Il fallut s’adresser aux Legagneur, ses anciens patrons. Le chef de correspondance du baron Michel répondit que c’était un enfant de contrebandier, trouvé sur la frontière belge, et qu’on l’avait nommé Hector, à cause du dernier Soleuvre, qui était son parrain. On appelait le 3e chasseur le régiment Vauguyon en souvenir du brillant jeune homme, le marquis de la Vauguyon, qui l’avait commandé sous la Restauration. Le marquis s’était retiré en 1830 ; son successeur, vieux brave de l’Empire, se souvenait bien de s’être engagé sans papiers en 1808. Hector lui plut ; il lui mit l’uniforme sur le dos. Et, je vous en réponds, Hector ne valut pas mieux sous l’uniforme que la plume à l’oreille, pendant les premières semaines, du moins. La discipline militaire lui sembla un esclavage intolérable. Il regretta presque le grillage derrière lequel il faisait autrefois ses additions. Il était plus rêveur que jamais. Cette lettre du chef de correspondance avait soulevé en lui je ne sais quelle vague tempête de souvenirs. Son parrain ! Hector de Soleuvre ! Il se rappelait bien ce jeune homme beau, triste et fier. C’étaient les seules douces caresses qu’il eût reçues alors qu’il était enfant. Il y avait bien aussi une jeune femme… Mais notre pauvre Hector croyait rêver quand il avait cette vision angélique : un front pur, entouré de cheveux blonds rayonnants ; de belles larmes au travers d’un mélancolique sourire. L’avait-il vue vraiment dans sa petite enfance, cette chère et délicieuse apparition, ou était-ce le rêve qui vient au chevet des enfants sans mères ? Questions répétées sans cesse et toujours vainement. Notre pauvre bel Hector était comme le monde lui-même, qui a ses temps historiques et ses fabuleuses périodes. Plus on veut fouiller ces espaces mythologiques, plus on s’égare dans les sentiers de l’impossible. Il faut arriver à la première date certaine, au premier fait humain, au lever de cette longue journée dont les temps poétiques ne sont que le crépuscule. Ainsi pour Hector. Dès que sa mémoire lui fournissait des réponses précises, il retombait du ciel sur la terre. Il se voyait petit paysan dans une terre appartenant aux Legagneur. Puis, la sœur aînée du baron Michel, une bonne créature qui était morte trop tôt, l’amenait à la ville. Puis le collège et les dédains de ceux qui avaient père et mère. Puis le bureau, et encore les dédains des collègues, qui pouvaient ajouter quelque chose à leur nom de baptême. Hector laissait là volontiers ces souvenirs de sa jeunesse maussade, mais il s’acharnait aux rêves de son enfance. Or, on n’est pas chasseur à cheval pour rêver. Le bon colonel Poncelet disait déjà que sa nouvelle recrue ferait un piètre soldat, lorsque tout changea comme par magie. Le 3e chasseur tenait garnison à Montmédy, tout près de la frontière belge. Un matin que notre Hector se promenait après la parade, il vit du monde assemblé sur le pont de la Chiers. La rivière débordée passait en tourbillonnant sous les arches. Il y avait une voiture arrêtée à la tête du pont. La foule se penchait sur le parapet. Parmi la confusion des voix, Hector crut entendre qu’un enfant se noyait. Il perça la cohue. Comme il arrivait au parapet, une jeune fille, admirablement belle, les yeux en pleurs, les cheveux épars, agitait une bourse et implorait ceux qui l’entouraient. Ses yeux tombèrent sur Hector. Il y eut un rayonnement autour de son front. Elle s’élança. Elle lui prit les deux mains. Elle s’écria, (je ne sais si elle était folle, car Hector ne l’avait jamais vue :) – C’est vous ! c’est vous ! vous allez le sauver ! Elle l’entraîna vers le parapet. On eût dit une sœur qui reconnaît son frère. Hector ne répondit point. Il se jeta du haut du pont, tête première. Il revint deux fois à fleur d’eau pour prendre haleine : deux fois les mains vides. La jeune fille criait : – Pour moi ! Encore ! Pour moi ! Elle repoussait une vieille dame qui voulait contenir ses cris. C’était à elle la voiture. Les chevaux emportés avaient effrayé un enfant qui jouait sur le pont étroit. L’enfant avait voulu monter sur le parapet. Le pied lui avait manqué. On l’avait vu disparaître dans le tourbillon, blanc d’écume. Hector replongea une troisième fois et ramena l’enfant à la berge. La mère vint lui b****r les mains. Il ne vit pas la mère. La jeune fille était là, près de lui, muette désormais, et si pâle, qu’elle semblait prête à défaillir. Sa bourse était toujours dans sa main. Elle la présenta à Hector qui recula. Elle fit un pas vers Hector. Elle lui tendit sa main, sans la bourse. – Merci ! murmura Hector. – Comment vous nommez-vous ? demanda la jeune fille. – Je me nomme Hector. – Hector qui ? – Rien qu’Hector ! La bonne dame qui accompagnait la jeune fille l’appelait de loin : – Honorine ! mademoiselle Honorine ! Ce nom sonnait dans le cœur d’Hector comme la voix d’un souvenir. La foule, qui n’avait plus peur, regardait. Honorine vit cela et rougit. – Je voudrais… murmura-t-elle avec embarras. Elle allait encore parler de récompense. Hector l’interrompit. Il la regarda en face et lui dit cette chose insensée : – Si dans deux ans j’étais capitaine, m’accepteriez-vous pour fiancé ? Qu’ils sont fous, ces enfants ! Hector avait beau être enfant et fou, il s’arrêta stupéfait d’avoir prononcé de semblables paroles. La belle jeune fille avait changé de couleur ; ses sourcils délicats se froncèrent. Hector n’avait jamais eu peur, mais cette fois il se sentit trembler. La bonne dame arrivait. La jeune fille dit tout bas : – Peut-être… Elle le dit si bas et d’une façon si étrange, qu’il semblait que ce fût malgré elle. Puis elle monta dans sa voiture, qui reprit le galop. La bourse avait été pour la mère de l’enfant. À dater de cette heure, un changement profond s’opéra chez Hector. L’ambition naquit en lui à l’improviste. Il travailla nuit et jour. Son cœur et son cerveau s’étaient emplis à la fois, et son effort ressembla tout de suite à une fièvre. Il alla trouver le colonel Poncelet et lui dit : – Par le travail, par la bonne conduite, par tous les moyens que l’on peut employer humainement, est-il possible de devenir capitaine en deux ans ? – Si vous n’aviez pas été si beau cavalier, lui répondit le vieux brave, je vous aurais déjà mis à la porte. Ce n’était pas une solution. Mais le colonel Poncelet avait un faible pour ce jeune fou. Hector insista. D’ordinaire, ceux qui ont gagné honorablement et péniblement tous leurs grades sont fort scandalisés des ambitieuses impatiences de la jeunesse. Ils raisonnent d’après leurs années de services, et ne veulent point qu’il soit possible d’arriver en moins de temps qu’eux. Le colonel Poncelet était un peu de cet avis-là. Il appela Hector impertinent, mais il lui frappa deux ou trois fois sur l’épaule avec bonhomie, et finit par dire : – Si nous avions la guerre… – Il faut donc la guerre pour avancer ? s’écria Hector. – Morbleu ! dit le vieux brave, je ne demande qu’une campagne pour passer général ! Mais pourquoi vous faut-il des épaulettes en deux ans, maître fou ? – Parce que je l’ai promis, mon colonel, répondit gravement Hector. – À qui l’avez-vous promis ? Un pied de rouge et le silence. Le colonel éclata de rire. – La jeune demoiselle vous accordera terme et délai, mon garçon, dit-il. Si vous allez comme il faut, je me charge de faire de vous un lieutenant dans cinq à six ans, et ce sera bien marcher. Par file à gauche ! C’était sa manière de donner congé à ses visiteurs subalternes. Hector faillit se décourager. Mais dès qu’il fut seul, l’image de cette fière et douce enfant qui avait dit : Peut-être… passa devant ses yeux éblouis. On raille parfois les insensés, mais pouvait-elle railler, celle-là ? N’avait-elle pas son cœur dans son regard ? Au bout d’un mois, le colonel Poncelet fit appeler Hector. – Brigadier, lui dit-il, qui donc avons-nous demandé en mariage ? Quand le roi appelait quelqu’un monsieur le comte, même en se trompant, c’était de la besogne pour le sceau. – Merci, colonel, balbutia Hector ; voilà mon premier pas fait, grâce à vous ! – Tu iras loin si tu veux, petit, reprit le bonhomme. Je sais de tes nouvelles. Tu travailles la nuit et le jour ; ça peut servir. Mais moi, je n’ai jamais eu besoin de trigonométrie pour commander la manœuvre. Tu as rêvé tout éveillé, ça se voit comment la nommes-tu ? Et comme Hector cherchait des paroles pour éluder la question, le vieux brave ajouta : – Pars file à gauche, petit ! On est content de toi. Si tu vis cent sept ans, tu seras maréchal de France. Il l’avait revue, cet heureux Hector ! Il savait son nom : Honorine de Blamont. Elle n’avait plus de mère. Elle demeurait en Belgique, tout près de la frontière, entre le territoire de l’ancienne abbaye d’Orval et Villiers. Son père, M. de Blamont de Bastoigne, vivait dans la retraite la plus absolue et passait pour un homme fort étrange. Il avait la manie de singer la pauvreté. À cause de cela peut-être, l’esprit de contradiction lui prêtait une immense fortune. Hector l’avait revue. Il s’était étonné de l’avoir trouvée mille fois plus charmante que la première fois. Elle l’avait reconnu, et des roses plus fraîches s’étaient épanouies sur sa joue. C’était tout. Mais n’était-ce pas assez ? Trois mois s’écoulèrent encore. Le colonel Poncelet suivait Hector. Il le nomma maréchal des logis. Et le jour même, il y a des jours heureux, Hector rencontra Mlle de Blamont sur le seuil de cette pauvre femme qui avait failli perdre son enfant dans les eaux de la Chiers débordée. L’enfant était devenu le protégé de la belle Honorine. Elle venait le voir avec la bonne dame qui toujours l’accompagnait. Hector hésitait à passer le seuil, Honorine lui rendit son salut et lui dit : – Entrez. N’avez-vous pas le droit de venir à toute heure dans cette maison dont vous avez été la providence ? Hélas ! il eût fallu répondre. Mais le cœur trop plein ne trouve pas de paroles. La maison où l’enfant dormait seul avait un aspect misérable. Ce n’était pas seulement le dénuement, c’était aussi l’abandon. La mère avait une mauvaise réputation dans la ville. Il y avait bien un père mais il errait de l’autre côté de la frontière avec une condamnation sur le corps. Pendant qu’Hector se taisait, Mlle de Blamont souriait, et son sourire était bon comme la tendresse d’une sœur. Elle dit enfin : – Votre nom est dans ma prière le matin et le soir. Une larme jaillit sur la joue d’Hector. Honorine déposa son offrande sur le poêle éteint, puis elle s’approcha du petit lit où dormait l’enfant, qui avait la fièvre. Elle se pencha au-dessus de lui et le baisa au front. À son tour, Hector vint au berceau. Il chercha sur le front de l’enfant la place où les lèvres d’Honorine avaient laissé leur empreinte de pure fraîcheur. C’étaient des fiançailles. L’enfant ne savait pas. Il s’éveilla et Honorine lui dit : – Je vais rester tout un mois à Montmédy, petit Pierre, dis-le à ta mère. Je suis à l’hôtel de Blamont. Guéris-toi pour venir me voir. L’enfant se guérit, et il était bien heureux entre son bon ami Hector et sa belle protectrice ! La mère bénissait Dieu, qui avait fait déborder ce ruisseau de la Chiers, l’abondance était dans la pauvre maison désormais. Quand petit Pierre partait pour l’hôtel de Blamont avec un bouquet, Hector était toujours sur la route. Il avait aussi des fleurs. On refaisait le bouquet en causant de la demoiselle. Et là-bas, à l’hôtel, petit Pierre causait de son bon ami Hector. Puis, quand petit Pierre revenait, Hector était là. – Qu’a-t-elle fait du bouquet ? – Elle a pris une fleur ? – Quelle fleur ? – La pareille à celle-ci, qu’elle a mise en riant à ma boutonnière. Le bon ami Hector emportait la fleur et s’en allait heureux. Un matin que petit Pierre revenait de porter son bouquet, Hector le vit qui pleurait. C’était le trentième jour. – Qu’as-tu donc, petit Pierre ? Les larmes étouffaient la voix de l’enfant. – La bonne demoiselle va s’en aller, répondit-il ; nous ne la verrons plus. – T’a-t-elle dit où elle allait, petit Pierre ? – Au pays du Luxembourg, de l’autre côté de la frontière. Hector laissa tomber sa tête sur sa poitrine. Mais l’enfant reprit : – C’est là que s’est passé l’histoire. – Quelle histoire, petit Pierre ? – Une belle histoire que la bonne demoiselle m’a racontée. – Veux-tu me la dire ? – Oh ! non, car elle me l’a bien défendu ! La tête de notre Hector se releva à demi. Il prononça d’un accent dédaigneux : – C’est que tu ne la sais pas mon pauvre petit Pierre ! – Oh ! si fait, répondit l’enfant, irrité de cette provocation ; c’est l’histoire des deux fiancés du chêne d’Orval. La demoiselle était noble ; le garçon n’était qu’un bachelier, mais il était si beau ! et si bien il aimait ! Voilà donc que les parents de la demoiselle voulaient la marier à un baron qui était méchant et qui avait la barbe rousse. La demoiselle ne voulait pas : elle pleurait la nuit et le jour. Il y avait un grand chêne au bout de l’avenue, un grand chêne creux où les moines d’Orval avaient mis une sainte Vierge dans sa niche toute tapissée de fleurs. La demoiselle, qui s’appelait Marie, venait faire sa prière devant l’image de la Vierge sa patronne. Voilà qu’un beau jour elle vit du blanc dans le trou noir. C’était un papier ; elle le prit ; le papier contenait de l’écriture du pauvre bachelier… Trouves-tu cela joli, monsieur ? – Bien joli, répondit Hector, qui tâcha d’assurer sa voix tremblante. Continue ton histoire. – Eh bien ! l’héritière du château lut l’écriture du bachelier, qui lui disait : « Je vais me faire soldat. On me nommera baron, moi aussi, attendez-moi. » Tu vois bien que je la sais, l’histoire ! – Et le bachelier devint-il baron ? – Oh ! non, va ! répliqua petit Pierre ; la fin est bien triste, bien triste ! Le méchant baron, qui était le promis de Marie, apprit cela de manière ou d’autre. Il fit tendre un piège à loup dans le creux du chêne, et quand le bachelier vint encore porter de l’écriture dans le chêne creux, sa main fut prise par les dents de fer. Alors les gardes du baron arrivèrent avec des lances, lui percèrent le cœur et creusèrent une fosse au pied du chêne, où ils mirent son pauvre corps. Marie fut religieuse. Depuis qu’elle est morte, on voit une forme blanche, assise, la nuit, au pied du chêne… Le jour tombait. Petit Pierre frissonna et dit : – C’est moi qui ne voudrais pas passer par là ! – Et où est-il, ce chêne creux ? demanda notre Hector. – C’est le dernier de la grande avenue du château de Blamont. Hector monta à cheval à la brune. Il fit en deux heures trois lieues pour aller à la frontière belge, trois lieues pour en revenir. Et le lendemain Honorine de Blamont trouva, dans le creux du chêne, un petit papier blanc qui disait : Moi, on ne me tuera pas. J’ai gagné un grade. Si vous priez pour moi, rien ne m’empêchera de tenir ma promesse.
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