Un Jour

536 Words
Un jour, on aura une nouvelle demeure, L'ancienne maison brûlera ton odeur, Alors, je n'aurais plus à croiser ta chambre, Celle qui laisse toujours échapper tes cris, Et dont les murs se souviennent de tes peurs. Un jour, on prendra un nouveau départ, Et ce jour-là, tu ne seras plus compté sur la ligne de départ, On vivra comme si tu n'avais jamais vécu, Pourtant, la mémoire nous fera mal à la tête lorsqu'on aura trop bu. Un jour nous te laisserons enfin partir, Mais toi, est-ce que la mort te permettra d'en faire autant ? En effet, malgré nos pertes, la vie oblige ceux qui restent à continuer, Lorsqu'on ne sait rien sur la mort, appart le fait qu'elle fasse partie, les désirs de notre chair en fumée, Alors toi, dis-moi la vérité, As-tu beaucoup plus de liberté que nous ? Est-ce que le soleil est votre source de lumière ? Et est-ce que la lune est votre source d'espoir ? J'ai besoin de le savoir pour ne point baisser les bras, Dans ce monde où la fatigue émotionnelle est mon quotidien, Et où le temps passé en famille ne me procure plus aucun bien. Aimes-tu aussi ta nouvelle maison ? Est-elle plus grande que la nôtre ? Est elle aussi belle que celle qui a remplacé le lieu où nous vivions auprès de toi ? Il y a t'il des chambres là-bas pour nous ? Car ici, nous avons supprimé la tienne, Épuisée de voir nos présents être volés par le passé. Et aussi étrange que cela puisse paraître, Je voudrais par la même occasion connaître, Les secrets de ce lieu qui de nouveau te voit naître. Aimes-tu la vie au loin sans ta famille ? Ou en as-tu une nouvelle ? Parce qu'on dit souvent que les liens de sang sont irremplaçables, Toi, dont l'âme a lâché ce mécanisme, Révèle à ma conscience, si, comme dans les vœux de mariages, Seule la mort a le pouvoir de nous séparer. Oui, dis-moi, est-ce que la mort a eu raison de toi, Parce qu'à nous, ton absence n'a fait que nous apprendre des leçons, On s'est rendu compte qu'on avait été aveugle, Et que l'on marchait pendant des années dans l'obscurité. Un jour, nous aussi, on s'en ira forcément, Enfin, probablement, Mais ce qui me fait peur, C'est de ne peut être jamais plus te croiser, Ne plus voir tes yeux, Ton regard affectif et tes blagues que je détestais tant, À cause du fait qu'aujourd'hui, je me rends comptes de combien je m'ennuie sans toutes ces âneries, Toutes ces choses que je considérais pourtant comme étant tes défauts, J'ai ouvert les yeux sur certaines choses, Pouvant voir que la perfection existe bel et bien, Elle se cache dans les imperfections de nos proches, Qui les rendent toutefois si particuliers. Un jour, tu t'en es allé, Et ce jour-là, on a réalisé que la vie est précieuse, Néanmoins, on n'a pas accepté de changer et de mieux vivre, On s'est plutôt fait souffrir encore plus, Oubliant qu'un jour, un jour viendra sans nous. Que des proches feront couler des larmes pour notre absence ou pas, Et que la vie continuera aussi pour eux ou pas.
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