XIX La journée orageuseCette journée, qui pour Brigitte commençait si mal, fut sans contredit l’une des plus pleines et l’une des plus orageuses de ce récit. Pour en être l’historien exact, nous devons la reprendre à six heures du matin, où nous verrons madame Thuillier allant à la Madeleine entendre la messe que l’abbé Gondrin était dans l’habitude de dire à cette heure, et ensuite s’approchant de la sainte table, viatique que ne manquent jamais de se donner les âmes pieuses quand elles ont à accomplir quelque grande résolution. À huit heures nous verrons Minard père arrivant chez le jeune vicaire, ainsi qu’il en avait reçu la permission la veille, et venant déposer dans le sein de l’habile et conciliant casuiste ses chagrins paternels. L’abbé Gondrin lui reprocha doucement d’avoir do