Presque un conte de fées La Muse erra par la ville tumultueuse, suivie et entourée par la troupe blanche de ses cygnes… Les pauvres oiseaux royaux s’embarrassaient de leurs ailes qui pendaient comme des gouvernails de chaloupes dans la vase d’un port d’où la marée a reflué. Et nulle eau pour renflouer les cygnes ! Pas de fleuve ventilant la ville de sa large circulation d’air. Pas même une frêle rivière ni un lac où les cygnes auraient pu se donner l’illusion de voguer, recommencer ce qui est leur vie naturelle et leur état normal. Ils se traînaient sur les durs pavés… Leurs ailes étaient poudreuses, leur duvet sali par la poussière des grand-routes. La Muse les fouaillait, les poussait devant elle dans l’espoir de trouver enfin pour eux une eau de salut avant la fin de la journée. Et en