Buis bénit Il y eut, une année, un grand émoi et une grande affliction, le dimanche des Rameaux, dans un des doux béguinages de la Flandre. L’heure de la grand-messe approchait. La cloche, dans la tourelle à jour, tintait, si frêle qu’elle avait l’air de dérouler au vent comme une fumée de sons. Quelques fidèles du voisinage arrivaient déjà, doux vieillards, femmes dont les mantes de drap oscillent aussi comme des cloches… Des béguines commençaient à sortir de leurs petits couvents, s’acheminaient aux offices. Or, à l’église, sœur Dorothée-des-Anges, la sacristine, allait et venait dans une inquiétude grandissante. Le fleuriste de la banlieue, où depuis si longtemps elle se fournissait, n’avait pas apporté, ce matin-ci, la provision de buis habituelle. Elle s’était rendue chez lui, cepen