II Les fiançailles Donc Juliette avait vingt-huit ans. Dents éblouissantes, cheveux noirs de jais, mains mignonnes et pieds d’enfant, grands yeux bruns et charmant sourire qui disait tout son esprit et laissait deviner sa bonté. Telle était la femme au physique. Au moral, c’était une excellente créature, indulgente pour tous et pour toutes, assez instruite, très spirituelle et parfaitement bien élevée. Elle était fille d’un grand comédien et petite-fille d’une femme qui avait tenu avec distinction un emploi au théâtre de la Montansier sous la première république. Elle habitait, rue Godot-de-Mauroy, tout à côté du boulevard, un joli appartement dont les fenêtres donnaient en partie sur la rue, en partie sur un des rares et beaux jardins qui existaient encore dans ce quartier, aujourd