III Le drame de la rue Léonie En ce temps-là, c’est-à-dire cinq mois après le départ précipité de Juliette et de Gérard qui avaient quitté Paris sans dire où ils allaient, Aspasie avait une amie du nom de Léocadie. Léocadie était blonde et tirait sur le roux. Âge incertain, beauté discutable, maison montée sur un grand pied, écurie au complet et six domestiques. Léocadie était venue à Paris, il y avait cinq ou six ans. Son histoire était nébuleuse comme une légende de la vieille Germanie. Selon les uns, elle avait fait sa fortune en Californie où elle ne s’était montrée ni fière, ni paresseuse. Selon les autres, elle avait fait sauter la banque de Wiesbaden. Mais cette version ne pouvait être sérieuse, la banque de Wiesbaden ayant à peine de quoi vivoter. On l’avait remarquée pour