MA FAMILLE TOME 2: LUCIA

Je crois que celle là, je ne l'ai pas vu venir.

NATI

SIX ANS PLUS TARD

Lucia: Maman y'a pas école aujourd'hui ?

Moi: Non mon bébé. C'est le week-end et il n'y a pas école.

Elle: Où est-ce qu'on va ?

Moi: On va chez mamie... Tu sais que maman doit aller au mariage de son amie donc tu vas dormir avec ta mamie aujourd'hui et je vais passer te chercher demain.

Elle (triste): Pourquoi je ne peux pas venir avec toi maman ?

Moi: Il va y avoir pleins de vieilles personnes ennuyeuses. D'ailleurs, je m'ennuie déjà ! (rire)

Elle: Hahhaha maman tu es trop drôle !

Moi: Alors tu viens t'ennuyer avec moi ou tu vas t'amuser avec mamie ?

Elle: Je vais chez mamie. Chez mamie on s'amuse super bien !

Moi: Tu vois donc que maman avait raison. Vas chercher tes chaussures, tu viens je t'aide à les mettre.

Elle: Mais maman je suis assez grande maintenant. Je peux le faire toute seule.

Moi: Ok madame !

Elle s'en va mettre ses chaussures alors que je ne peux m'empêcher de sourire. C'est fou comme une si petite personne peut illuminer nos vies. Six ans maintenant que je vis des années de pur bonheur. Je serai même tenter de dire que finalement je ne regrette pas mon acte de ce soir et je ne regrette pas non plus le rejet de Luc car je ne me vois partager ma petite avec personne.

En six ans tellement de choses ont changé. Grâce à mon petit commerce, j'ai pu élever ma fille et mettre de l'argent de côté pour pouvoir lancer une activité qui génèrerait plus de bénéfices. J'ai donc à mon actif aujourd'hui un grand super-marché et des boutiques un peu partout dans la capitale. Je ne dirais pas que ça a toujours été facile mais j'ai su m'accrocher avec l'aide de maman qui a bien voulu me pardonner après la naissance de Lucia... Comme quoi ma petite luciole n'a apporté que du bon dans ma vie.

Aujourd'hui je ne me plains pas et je rends grâce à Dieu chaque jour pour cette nouvelle chance qu'il m'a accordé.

Lucia (revenant): Maman regarde comment je les ai bien mises mes chaussures...

Moi: Ouhlalah, félicitations mon bb. Bientôt tu pourras aller chez grand-mère toute seule !

Elle: Mais non maman je suis encore toute petite et puis il y a des voitures partout en route.

Moi: Mais je pensais que vous étiez assez grande mademoiselle.

Elle: Oui Madame maman mais ma maîtresse elle a dit que c'est pas prudent d'aller toute seule dans la rue.

Moi: Et elle a raison ta maîtresse. Jamais au grand jamais, tu ne dois aller en route toute seule. On est d'accord ?

Elle: Oui maman.

Moi: Bien, on y va !

Elle: Je peux m'asseoir devant avec toi maintenant que je suis grande maman ?

Moi: Oui mais...

Elle: Ma ceinture !

Moi: Bien ma petite dame.

On monte en voiture et je roule jusqu'à chez ma mère chez qui je la dépose. Je perds un peu le temps chez elle histoire de prendre des nouvelles puis je retourne chez moi afin de me préparer.

J'ai été agréablement surprise lorsque j'ai reçu un appel de Rose il y a quelques jours pour m'annoncer qu'elle se mariait ce week-end. On a pas perdu le contact mais disons qu'on s'est un peu éloignés. C'est plutôt moi qui ai pris mes distances après avoir été rejeté par Luc. J'avais tellement honte ; non seulement j'étais enceinte de cet homme mais en plus j'allais être mère célibataire ce qui est encore un tabou dans notre société. C'est pratiquement une honte pour une jeune fille d'avoir un enfant sans père.

Avant moi également j'avais tous ces préjugés mais ça bien-sûr c'était avant. Aujourd'hui je suis plutôt très heureuse de ma situation.

Je fais un détour chez ma coiffeuse. Malgré tout, j'ai toujours su rester égale à moi même. Pour moi, prendre soin de son apparence compte beaucoup.

C'est satisfaite que je ressors dû salon.

Moi: Merci Olivia. Comme toujours tu sais me rendre belle.

Elle: Ça ne me demande pas grand effort puisque tu es déjà très belle.

Moi: Ouais c'est ça flatteuse !

Elle: Tu sais que c'est vrai. Si tu es encore célibataire c'est parce que tu le veux je te rappelle.

Moi: Pardon je suis déjà en retard. Je m'en vais.

Elle: Tu ne sais que fuir hein. Mais tu sais que ce que je dis est vrai. Continue d'aller au mariage des autres ou on va aller au tien quand oh ? Dieu seul sait.

Moi: Bye

Je joins le geste à la parole. Je file dans ma voiture parce que quand elle commence avec l'affaire de mariage là hein. Je ne sais pas où c'est écrit que c'est un péché pour une femme de ne pas être mariée. C'est mon choix et je souhaite qu'on le respecte.

*********

Lorsque j'arrive au lieu indiqué pour la cérémonie, je commence à me dire que finalement je vais vraiment m'ennuyer à cette soirée. Déjà à voir toutes ces voitures, on sent direct qu'il n'y a que des personnes de la haute ici. Ça me donne une idée sur la situation sociale de son époux. C'est vrai qu'il y a également Clara qui se marie mais je ne pensais vraiment pas que ce serait aussi grandiose. Je crois que j'aurais juste dû aller au mariage civil ou religieux.

Je pousse un long soupire avant de me présenter devant les gardes à l'entrée avec mon billet. Lorsque j'entre, je suis juste émerveillée par la beauté de la salle. Ah ça, Ils n'ont pas fait dans la dentelle.

Une hôtesse s'approche de moi, prend mon billet et me dirige jusqu'à ma table. Je ne connais personne donc je me contente juste de lâcher un bonsoir et de puis je m'assois. Les mariés ne sont pas encore là. Lorsque je lance un regard à la table d'honneur, j'ai l'impression d'halluciner. Lorsque nos regards se croisent, je me sens de plus en plus mal à l'aise. Toutes ses paroles de ce soir-là refont surface. Je ne sais même pas si c'est de la tristesse ou de la colère que je ressens. Mes sentiments sont mitigés.

Il semble autant surpris que moi de me voir là. D'ailleurs je me demande également ce qu'il fait là, en plus à la place d'honneur. Finalement je crois que j'aurais dû écouter mon instinct et ne pas venir à ce mariage. Je guette ma montre et je crois qu'il n'est pas tard pour partir.

Je prends ma pochette et me lève sur le regard interrogateur de ceux assis à ma table. Je ne dois des explications à personne donc je m'en fiche. Je me dirige vers la sortie mais au moment de prendre la route du parking, je suis saisie par le bras. Lorsque je me retourne je le vois en face de moi. J'ai juste envie de lui cracher dessus tellement il me dégoûte. Je me dégage brutalement de son emprise.

Moi: Ne posez plus jamais vos mains sur moi.

Lui: Arrête de te montrer si agressive. Je ne t'ai pas connu ainsi. Tu étais plus douce avant.

J'ignore complètement sa remarque.

Lui: Je peux savoir ce que tu fais là ? Anh j'oubliais ta p**e De copine épouse mon fils.

J'ouvre les yeux de surprise... Son fils ? Rose épouse le fils de cet homme ? Je crois que j'ai vraiment raté beaucoup de choses.

Lui: Ah tu ne le savais pas on dirait ! Bref pourquoi t'en aller aussitôt arriver. Tu pourrais rester et après on pourrait bien aller s'amuser.

Je le regarde en me demandant si il est vraiment normal cet imbécile.

Lui: Ne me regarde pas comme ça. Tu sais bien que tu m'as toujours énormément attiré. Tu as juste tout gâché avec cette histoire de grossesse.

: Quoi ?

J'observe à travers son épaule pour apercevoir une belle dame. Je dirais son épouse puisqu'elle était assise près de lui il y a peu et vue le regard qu'elle lui lance, je sens que ça va barder. En tout cas ce n'est pas mon problème...

Je veux partir mais elle me retient.

Elle: Où allez-vous ainsi ? Vous n'irez nulle part sans m'avoir expliqué ce qui se passe ici et de quelle grossesse parle mon mari.

Moi: Eh bien demandez à votre mari puisque c'est lui qui a parlé de grossesse. M'avez-vous une seule fois vu ouvrir la bouche ? Moi je m'en allais. Bonne soirée à vous !

Je continue mon chemin jusqu'à ma voiture. Comment un homme pareil peut avoir une aussi belle femme. En plus elle a l'air d'être une femme de bonne famille. Pfff vraiment je remercie le Seigneur de m'avoir épargnée une telle canaille.

Alors que j'arrive au niveau de ma voiture, il y a un gars qui lui descend de la sienne.

Lui: Vous vous en allez déjà ?

Je le regarde pour être sûre qu'il s'adresse réellement à moi.

Lui: Je demande si vous partez déjà puisque la cérémonie commence à peine sauf si je suis en retard.

Moi: Euh non, vous êtes bien à l'heure. J'ai juste une urgence.

Lui: Rien de grave j'espère !

Moi: Rien qui n'ait de solution dans tous les cas !

Lui: Ok, bien bonne soirée à vous !

Moi: Merci, amusez-vous bien !

Je monte dans ma voiture et démarre en trombe. Je n'ai qu'une envie être loin de cet endroit.

RAYAN

Depuis une semaine que j'ai aperçu cette fille au mariage de Clara, je ne peux m'empêcher de la sortir de ma tête. J'ai vraiment été c*n de ne pas lui demander son numéro ce soir-là. C'est vrai qu'avec son côté inaccessible, elle ne m'a pas facilité les choses. J'ai même essayé de me rapprocher de Clara pour en savoir plus sur cette dernière mais elle m'a dit qu'elle ne voyait pas de qui je parlait et elle m'a demandé de demander à Rose.

En attendant de voir Rose, je me contente de son souvenir et de son parfum.

Pourquoi se contenter de ça alors que je peux avoir plus. Je crois que le mieux c'est d'appeler Rose. Elle est en lune de miel donc je ne sais pas encore quand on se verra. Je prends mon téléphone mais il me glisse des mains. Lorsque je me penche pour le ramasser, en relevant la tête je vois cette petite fille qui traverse la route sans regarder. J'essaye de freiner rapidement mais je crois que c'est tard puisqu'elle est au sol.

Oh mon Dieu ! Qu'est-ce que j'ai fait ?

Je descends rapidement et la porte pour l'emmener à l'hôpital. Je me suis vraiment montré irresponsable sur ce coup.

Cinq minutes plus tard je suis à l'hôpital avec elle. Heureusement on la prend rapidement en charge. Dans son sac il y avait son carnet d'école sur lequel il y avait le numéro de sa maman inscrit. Alors je l'ai appelé même si j'ai eu droit aux hurlements. Je l'ai vraiment mérité.

Quelques minutes plus tard, le même numéro m'appelle. Elle m'informe qu'elle est déjà là. Je lui indique ma position. Je la vois arriver en courant et je suis surpris de voir que c'est cette femme. Cette même femme qui occupe mes pensées ces derniers jours. Et c'est d'une part à cause d'elle que j'ai eu cet accident.

Plus elle s'avance, je ne peux m'empêcher de l'admirer. C'est idiot de ma part au vu de la situation mais c'est plus fort que moi.

Lorsqu'elle arrive à mon niveau, je veux lui lancer un bonjour lorsque je reçois une belle gifle.

Je crois que celle là, je ne l'ai pas vu venir.