III Une exécution Il faut bien comprendre que, malgré les explications auxquelles je suis contraint, le développement de tous ces faits n’exigea que très peu de temps… exactement dix-huit secondes, comme j’eus plus tard l’occasion de le compter. Mais, pendant ces dix-huit secondes, autre constatation qu’il me fut donné de faire maintes fois, on avait l’illusion d’assister à un drame complet, ayant son exposition, son intrigue et son dénouement. Et quand ce drame, illogique et obscur, était terminé, on doutait de ce que l’on avait vu, comme on doute du cauchemar qui vous réveille. Pourtant, il faut bien se dire que rien de tout cela ne participait, en quelque façon que ce fût, de ces fantasmagories absurdes qu’il est trop facile d’inventer, ni de ces conceptions arbitraires sur lesquelle