XÉtrange destinée des grands hommes ! Mirabeau, libre, fut plus tourmenté qu’en prison. Assiégé pas ses créanciers, presque sans asile, n’ayant aucun moyen d’utiliser ses puissantes facultés, il expose ainsi à sa sœur les douleurs de sa situation : « Que faire de ma liberté ? Réprouvé par mon père, oublié et peut-être haï par ma mère pour l’avoir voulu servir, redouté par mon oncle, attendu par mes créanciers, dont pas un seul n’a été payé, quoiqu’on m’ait privé de tout sous prétexte de les satisfaire ; menacé par ma femme ou ceux qui la gouvernent, dénué de tout, de revenu, d’état, de crédit… Ah ! plaise à Dieu que mes ennemis ne soient pas si lâches qu’ils sont pervers ; qu’ils répondent à mon espérance ; qu’ils viennent sur le pré où je les attends ! Mais, ma sœur, ils ne viendront pas