IIILa dame de Saint-Ouen ne se décourageait pas aisément. Quand elle sut que tous les navires étaient retenus dans les ports, elle ne dit rien ; elle se recoucha, comme épuisée de l’effort qu’elle avait fait. La nuit venue, et lorsque tout le monde fut endormi au château, elle se leva, descendit, traversa le parc, et trouva à la porte du jardin deux de ses gens qui l’attendaient. Ils allèrent ensemble à un étang sur lequel il y avait un bateau, barque d’étang et non d’océan. Les deux hommes tirèrent de l’eau ce frêle esquif et le traînèrent sans peine jusqu’à la mer. Madame Marguerite se jeta dedans, et les deux serviteurs après elle. – Et maintenant à Guernesey ! Mais Guernesey était plus facile à nommer qu’à atteindre. Le canot était si petit qu’il n’avait pas même de mât ; on n’allait