IX La Pioline est une gentilhommière démantelée où l’on élève à foison toutes sortes de bêtes : entre l’étable et la ferme, les porcheries ; autour du corps de logis s’adossent et montent les maisonnettes des chèvres, des lapins, des oies, des canards. Un gros et tortueux mûrier, planté sous Henri IV, sert de retraite aux dindons ; les paons voyagent des platanes de l’allée aux marronniers de la grande terrasse. Aux corniches des toits, sur les cheminées, aux lucarnes des greniers, des pigeons par centaines, des ruches dans les jardins ; dans les cours, des b****s de coqs russes, des poules, des pintades, des lièvres privés et des perdrix familières qui souvent viennent picorer sur les tables du salon. Tout ce petit monde remue, s’anime, s’agite et tourne sans cesse ; dès qu’on ouvre une