Chapitre 27 : Continuer à marcher II

1433 Words
Je préfère ne pas insister et la laisser seule. Je dois m'organiser et planifier tout ce que j'ai à faire. Et à part mon père qui essaie de m'aider depuis la Belgique, j'ai besoin d'une autre personne, la seule à qui je peux faire confiance à cent pour cent en ce moment et qui pourra m'aider à trouver les informations au plus profond des rues de Boston. "Mon garçon !" — Répond au téléphone et je grince des dents en entendant l'appellation par laquelle on m'appelle. — J'ai besoin de te voir. — Je suis concis, je ne peux pas les laisser me localiser. "Où ?" — C'est pour ça que je l'aime, parce qu'il comprend tout instantanément. — Au bord de la rivière. — Je raccroche après lui avoir donné ma courte réponse. Je me tiens sur la terrasse de ma cabane et me concentre sur le paysage entièrement blanc, avec quelques cimes vertes dépassant des arbres environnants, le bruit de la nature et la solitude. J'inspire fort et je remplis mes poumons d'air frais. Les pires idées me traversent l'esprit et à la fin de chacune d'elles, j'ai envie de finir par écraser la tête du t*********l de Cienfuegos sur le trottoir. — Non ! — Le ton terrifié de la voix de Jade me surprend. — Non ! S'il te plaît ! Je t'en supplie, non. — Je cours vers elle. Son cri désespéré fait monter mon adrénaline et battre mon cœur. Qu'est-ce qu'il lui est arrivé ? — Jade. C'est bon, précieuse, je suis là. C'est bon ! — Ses yeux bleus s'ouvrent et me regardent, semblant ignorer ma présence. Elle cligne des yeux et des larmes commencent à glisser de façon incontrôlée sur ses joues. — Jean ? Pourquoi m'as-tu quitté ? Tu ne t'es pas battu, ce n'était pas important, tu es juste parti. — Elle se serre contre mon corps et continue à pleurer et à parler dans des marmonnements inintelligibles. Je continue à la prendre dans mes bras et à lui caresser les cheveux, qui sont assez ondulés. Je la laisse s'appuyer contre ma poitrine jusqu'à ce que sa respiration se normalise. Je la porte dans la pièce, l'expression de son visage est tendue et très vulnérable, à tel point que j'ai l'impression qu'elle peut transmettre sa douleur rien qu'en respirant. Je m'assois dans un fauteuil à côté d'une cheminée électrique et je lis toutes les informations que mon père m'a envoyées sur Cienfuegos, et d'après ce qu'il semble, il s'agit d'une affaire impliquant les parents de Jade et elle-même. — m***e ! — C'est de plus en plus compliqué et jusqu'à présent, je ne fais que confirmer mes soupçons sur Cienfuegos. J'ouvre les yeux et regarde l'image de Jade enveloppée dans les couvertures. Je me suis endormi sur le canapé et je ressens la moindre douleur musculaire. Je n'ai pas voulu aller dans ma chambre parce que je ne voulais pas qu'elle se réveille à nouveau seule au milieu d'un cauchemar. Et parce que je crains qu'elle ne se blesse, la plaie sur sa poitrine, résultat de l'opération, commençant à peine à cicatriser. J'entends le léger bruit de la porte, je suis donc sûr de savoir qui est dehors et je souris. Elle est arrivée tout de suite, c'est super ! J'ai besoin d'un café, mais je peux le préparer pendant que nous parlons. J'ouvre la porte et me dirige vers la cuisine sans prêter attention à Jérémie. Je suis sûr que mon père lui a dit où nous étions. — Est-ce que j'ai une baby-sitter maintenant ? — Lui dis-je en l'entendant marmonner, se plaignant du froid et de la neige. — Veux-tu du café ? — Je lui demande. Il acquiesce et serre les poings. — Une fille m'a dépassé dans la file d'attente de la station-service et nous nous sommes disputés. Cette idiote n'arrêtait pas de me provoquer et j'ai fini par lui crier dessus. — Je fronce les sourcils, pour Jérémie, crier sur quelqu'un est l'une des pires actions. — Bon, laisse-le partir, tu veux du café ou pas ? — Je commence à préparer le café et Jérémie me regarde depuis la même position. La cuisine est à l'américaine et je peux observer ses mouvements d'ici. — Elle avait l'air de la femme la plus insouciante, provocante et insolente que j'aie jamais rencontré dans ma vie, avec de grandes tresses et des yeux complètement sombres, assortis à son teint. Elle avait tellement de courbes que pendant un moment, je n'ai pas pu m'empêcher de la fixer en l'écoutant me crier, je ne sais combien de vulgarités — En entendant la description de la fille, j'ai froncé encore plus les sourcils. ce que j'avais raté ! — Je crois que je n'ai jamais autant détesté une femme lors d'une première rencontre. — Mon frère continue sa tirade alors que le bruit de la porte attire mon attention et je sors de la cuisine pour aller l'ouvrir. — Mon enfant, tu ne sais pas quel abruti je viens de rencontrer. Un gosse de riche gâté qui a mis un temps fou pour avancer à la station-service et le pire, c'est qu'il s'est indigné parce que j'ai pris sa place et comme si ça ne suffisait pas, il n'a pas arrêté de mater mes tétons. — Je ferme les yeux en l'entendant. Je l'aime, vraiment, mais je ne comprends pas qu'autant de conneries sortent de sa bouche. — Jéremie, voici Darling, mon bras droit — Les yeux de mon frère s'écarquillent en la regardant et il cligne des yeux à plusieurs reprises. Si c'était une sitcom, je rirais aux éclats. — Où as-tu laissé sa voiture ? — Je sais que Darling aurait tout de suite remarqué la voiture de Jérémie. S'il l'avait laissée dans l'allée, elle n'aurait pas manqué sa plaque d'immatriculation. — À l'arrière — répond-il. Je retourne à la cuisine pour continuer mon café pendant que Darling ferme la porte. — Il est réellement ton frère ? Le chocolatier ? — Demande Darling d'un ton dédaigneux. — C'est aussi ma nounou — ajoute-je. J'aime Jéremie, mais elle n'a rien à faire ici. Nous nous déplaçons hors de son champ d'action. — Connais-tu vraiment cette impertinente ? — Jérémie est à cran. — Ne parle pas de moi comme ça, espèce de bébé — dit-elle avec colère. Je sirote lentement mon café en les regardant se pisser sur les jambes l'une de l'autre, ou ce qu'on appelle le marquage de territoire. On dirait deux chiens errants sur le point de se battre ; en fait, un chien errant et un chien de race. Mon frère a toujours été très élégant. — Darling, j'imagine que tu sais ce dont j'ai besoin — je peux jurer qu'elle vient préparée. D'ailleurs, c'est la meilleure détective privée du monde. — Bien sûr, j'ai parlé à ton idiot de directeur et à certains de tes collègues à l'hôpital. Tu as un gros problème. Ce Cienfuegos savait pour toi et s'est mêlé de tes affaires — dit-elle avec un regard perçant. Il s'approche de moi, prend ma tasse de café et la porte à ses lèvres. — Les combats ! — Je l'affirme. Jéremie en profite pour s'approcher de nous et se servir une tasse de café. — Il est clair que cela pourrait nuire à ta carrière, mais le plus gros problème est qu'une vidéo a été diffusée sur le marché noir et que Cienfuegos en est directement responsable, bien que personne n'ait pu le prouver jusqu'à présent et que la rumeur se soit répandue avec un message pour toi : c'est quoi ce bordel ? — Qui est ce type ? — demande mon frère et Darling, comme je m'y attendais, l'ignore complètement. — Tu vas devoir te battre et perdre si tu veux récupérer la vidéo et la retirer de la circulation, et je t'assure que tu ferais mieux de le faire. Cela pourrait faire mal à leurs yeux sensibles.— Elle adresse son dernier commentaire à mon frère. — Qui est sur la vidéo ? Pourquoi Jean s'en soucierait-il ? — Demande Jérémie, sans se laisser décourager par Darling. Et avant que je puisse leur dire ce qui me fait peur, une voix douce nous interrompt. — Moi ! — Nous nous retournons tous pour regarder Jade. — Je suis dans la vidéo, pendant que Cienfuegos prend mon corps à volonté, en abusant sexuellement de moi — je perds l'équilibre, j'ai l'impression que la terre se sépare en deux et que seules les ténèbres m'accompagnent. Je vais le tuer !
Free reading for new users
Scan code to download app
Facebookexpand_more
  • author-avatar
    Writer
  • chap_listContents
  • likeADD