Chapitre 26 : Continuer à marcher

1810 Words
"Si vous traversez une tempête, continuez à marcher." — Winston ChurChill" Jean Je n'ai aucune p****n d'idée de ce qui se passe, ni de l'identité de cet homme, mais ce dont je suis sûr, c'est que Jade est terrifiée. Je la connais très bien, malgré le peu de temps que nous avons partagé, je connais ses gestes, son regard. — Monsieur Cienfuegos, je vais vous demander très respectueusement de quitter la chambre de ma femme — Jade ouvre les yeux et sa mère gémit à nouveau. — p****n de m***e ! Il y a trop de testostérone dans cette pièce — s'exclame la jeune sœur de Jade. — Alors vous, cher docteur, vous êtes le mari perdu — Le c*****d, beaucoup plus petit que moi et pas du tout musclé, se met à applaudir, soutenu par ses hommes, dont je ne comprends pas pourquoi ils ont été autorisés à entrer ici. — Jade, on s'en va ! — Exclame-je bruyamment. Je lui tends la main en espérant qu'elle aura le courage de sortir avec moi. J'ai appelé Roberth, qui a sûrement envoyé la sécurité de l'hôpital, s'il a un peu compris ce que j'ai lui dit — Monsieur Cienfuegos, seule mon épouse ou moi-même pouvons autoriser son départ de l'hôpital — Jade reste au bord du lit, entre nous deux, à se regarder. Elle tend la main et lorsque ses doigts se mêlent aux miens, je ressens le besoin de l'enlacer et de sentir son corps se fondre dans le mien. Malheureusement, ses mains sont froides et les circonstances dans lesquelles nous nous trouvons ne sont pas bonnes. La sœur et l'amie de Jade sont près de la porte et Eva, sa mère, se tient près de la fenêtre, tandis que les saletés de ce c*****d bloquent la porte. — Tu ne comprends pas, Meyers. Elle est à moi et rien ni personne ne m'empêchera de l'emmener loin de cet endroit — dit-il avec arrogance. Cienfuegos est de taille moyenne, brun et mince. Il porte un costume, peut-être pense-t-il que sa façon de s'habiller incitera les gens à le prendre au sérieux ou à avoir peur de lui. Ses sourcils broussailleux et ses lèvres en rictus fin lui donnent un air de garçon. Il ressemble à une mauvaise version de lui-même. — Nous avons donc un problème. — Je mets mes mains dans mes poches et me dirige vers la porte, je m'interpose entre ses deux hommes et j'ouvre la porte. — Je vous ai dit que c'était ma femme et pour l'instant, je n'ai pas l'intention de divorcer. Je découvre l'intention de ces hommes avant qu'ils n'agissent et je frappe l'un d'eux au visage avec la porte, puis j'assène immédiatement un coup v*****t à l'autre, qui semble l'assommer. À ce moment précis, la sécurité de l'hôpital entre dans la pièce et, sans leur laisser le temps de réagir et sans poser de questions, les force à sortir de la pièce. Cienfuegos me regarde avec intensité, il sait qu'il est sur mon terrain et qu'il ne pourra pas faire grand-chose dans cet endroit, alors je dois prendre le moindre avantage, car quand nous sortirons d'ici, les choses seront différentes. — Allez, Jade. Je ne vais pas me répéter — lui dis-je. Jade baisse la tête et marche lentement. Elle est terrifiée par ce type. Qui est-il et que lui a-t-il fait ? Une infirmière m'apporte un fauteuil roulant. En règle générale, nous veillons à ce que les patients qui ont subi une opération de cette nature ne se fatiguent pas plus que nécessaire. Ils l'ont donc préparé pour elle. Jade s'assoit et sans regarder personne en particulier, je sors de la salle en poussant son fauteuil. Mes collègues nous observent et certains essaient de cacher qu'ils veulent savoir ce qui se passe, je les connais et ils sont tous curieux. Ils savent que j'ai ignoré ma femme pendant toute la semaine de son séjour dans cet hôpital, alors la curiosité doit les ronger, car ils ne comprennent pas que c'est moi qui quitte l'hôpital avec elle. Aujourd'hui, j'ai décidé de la laisser pour le dernier contrôle avant de terminer ma garde. J'ai évité d'aller la voir toute la semaine, mes collègues s'en sont chargés, mais aujourd'hui, il était important pour moi de l'examiner avant de pouvoir rentrer chez moi. J'ai fini par comprendre qu'il était contraire à l'éthique de laisser mes problèmes personnels interférer avec mon travail. Et maintenant, nous sommes dans ce couloir, essayant d'échapper à un fou qui ressemble à un mafieux, avec qui ma femme s'est mise en ménage et dont elle est tombée enceinte, puis a perdu son bébé. Ma tête me lance et j'appuie mes doigts sur la chaise roulante. Je n'ai jamais eu à me contrôler autant qu'aujourd'hui. Il y a deux ans, c'était différent, j'étais dévastée. Aujourd'hui, je suis indignée, frustrée et furieuse. — Je te l'ai dit Jade, tu as assassiné mon fils et tu vas le payer de ton sang — j'entends le commentaire que le c*****d lui fait, il s'est approché furtivement d'elle ; cet idiot ne s'est même pas soucié du fait que j'étais derrière Jade en train de pousser son fauteuil. Je me penche et j'attrape la gomme dans son costume ridicule et, sans me soucier du fait qu'il s'agit de mon lieu de travail, je lui donne un v*****t coup de poing au visage, puis je le pousse et le laisse tomber sur le sol. — Espèce de parasite — je murmure. Je reprends la chaise de Jade et elle me regarde avec stupeur, tout comme sa mère, son amie et sa sœur derrière nous. — Emmenez-la hors d'ici, ne la laissez pas seule. — J'entends la voix chuchotante de la mère de Jade qui est venue à mes côtés. Son regard me confirme à quel point elle est terrifiée. Qu'est-il arrivé avec cet homme ? Madame Eva continue son chemin et s'arrête devant des hommes qui se tournent vers nous et lui parlent. Je suis sûre qu'il s'agit de ses accompagnateurs et qu'ils n'ont pas été admis à l'intérieur de l'hôpital. En voyant ces hommes, je me souviens de la vie que j'ai eue avec mes parents, entourée de gardes du corps, même s'ils ont toujours essayé de donner l'impression d'une vie normale. Je pense immédiatement à Danna, ma mère biologique, qui a tout fait pour gâcher la vie de mes parents, et je réalise que cet homme a l'air aussi malade qu'elle et qu'il pourra rendre la vie de Jade misérable. — Qu'est-ce que ma mère t'a dit ? — J'ignore la question de Jade. Je ne veux pas lui parler, car chaque fois que j'entends sa voix ou que je vois son visage, je me souviens qu'elle vient de perdre le bébé d'un autre homme alors qu'elle était encore ma femme. — Qui est cet homme ? — Lui demande-je. J'ai besoin d'informations pour savoir comment agir. Je ne peux pas prendre de décisions à la légère, à chaud, et encore moins sur ce sujet, car j'ai l'impression que les choses vont être très compliquées. — Jean, je ne peux pas te le dire. Emmène-moi à l'appartement d'Amélie et ne te mêle pas de ça, dit-elle tranquillement et je la regarde comme si elle avait perdu la tête. — Et tu crois que je ne suis pas impliqué ? — Je suis tellement en colère que j'ai envie d'accélérer inconsciemment et d'écraser la voiture. — Tu veux que je te rappelle ce qui s'est passé ? Un type au look de truand de bas étage est venu avec deux voyous sur mon lieu de travail, là où tu étais en convalescence après une opération à cœur ouvert et t'a revendiqué comme son propriétaire, devant moi, qui malgré le temps passé et la distance qui nous sépare, je suis ton mari légitime. Tu te rends compte que je suis impliqué jusqu'à la moelle ? — Je hurle en tapant sur le volant. Je n'arrive pas à me contrôler. — Je suis désolée, Jean. Je n'ai jamais pensé que... — Tais-toi, Jade. Je dois me concentrer et j'en ai assez de tes excuses. — Je crie. Je tourne en rond inutilement, j'ai envoyé un texto à mon père et il vérifie les rues sur lesquelles nous nous déplaçons. Il faut empêcher les hommes de ce c*****d de nous suivre. C'est l'avantage d'avoir un père hacker, même s'il passe moins de temps parmi ses jouets maintenant. Je reçois le message de mon père, qui est projeté sur l'écran de la voiture, et immédiatement, Jade me renfrogne, mais ne demande rien. Taker me suit, visant à identifier les menaces que mon père ne peut pas voir. Je n'aurais jamais imaginé revivre ce genre de situation et je n'ai eu qu'à envoyer un court message à mon père et en quelques secondes, il a tout mis en place. Heureusement, je ne suis pas en service ce week-end, j'ai donc trois jours de congé que je viens de manquer en jouant le rôle de baby-sitter de ma femme. — Tu-peux marcher ? — Je n'ai pas apporté la chaise et je dois porter les courses que j'ai préparées pour mon week-end en solitaire. — Bien sûr — j'entre dans le chalet que j'ai acheté il y a deux ans quand je suis revenu à Boston, dans un endroit perdu dans les montagnes, à vingt minutes de route de la ville la plus proche. Jade me suit sans répondre, j'allume les lumières et je pars chercher du bois pour allumer la cheminée. — Tu devrais t'allonger sur le canapé pendant que je prépare tout, je vais te faire du thé, ça te fera du bien — Le bout de mes doigts me démange, j'ai hâte de m'approcher, de toucher sa joue, d'emmêler mes doigts dans ses cheveux et de l'embrasser jusqu'à ce qu'elle perde le souffle et doive me supplier d'arrêter. — Tu n'as pas besoin de te déranger, je peux me préparer quelque chose et faire le lit. — En entendant les mots qu'elle a dits innocemment, je me force à penser à son bébé. — Où as-tu rencontré cet homme ? Cienfuegos — Jade s'allonge sur le canapé, je prends une couverture épaisse et je l'aide à se blottir. — Je ne veux pas parler de lui — Son ton étouffé attire mon attention, surtout son air terrifié. — Tu as peur de lui — dis-je. Elle a les yeux humides et, tandis que je fixe le feu dans la cheminée, ses larmes continuent de couler sur ses joues. — Bon sang, qu'est-ce que ce type t'a fait ? — Je demande, en retenant ma colère. Jade ne soutient pas mon regard et essuie violemment ses larmes, avec colère. — Rien, ce n'est pas ton problème. — Elle me répond et s'enroule dans la couverture.
Free reading for new users
Scan code to download app
Facebookexpand_more
  • author-avatar
    Writer
  • chap_listContents
  • likeADD