Chapitre 28 : La vérité nous libère

1162 Words
Près de Laurel Lake Massachusetts, États-Unis. Jade Depuis des mois, j'essaie de comprendre ce qui s'est passé en Espagne, ou du moins de comprendre pourquoi cela n'est arrivé qu'à moi. Mais c'est impossible, et j'ai beau ressasser les faits, je n'arrive pas à comprendre pourquoi Máximo Cienfuegos a transformé ma vie déjà bien mal en point en un véritable enfer. — Je vais le tuer ! — Le grognement profond de Jean me fait sursauter et me pousse à me serrer dans mes bras. Une belle femme, grande, tressée et à la peau merveilleuse comme l'ébène, s'approche de moi et m'enlace. — Viens, ma chérie. Je suis Darling, une amie de l'homme des cavernes ici présent. — Je souris à la description qu'elle fait de Jean et me demande s'ils ont une relation ensemble. — Et ne me regarde pas comme ça, je ne peux le supporter qu'en tant qu'ami. Je ne serais pas avec lui, même si j'étais payée — dit-elle. Je souris à nouveau et m'assois sur le canapé en prenant la couverture que Darling me tend. — Bonjour, Jérémie — Je salue le frère de Jean, qui allume la cheminée après avoir incliné la tête en réponse à mon salut, tandis que Jean fait les cent pas dans le salon comme un animal acculé. — Tu es tombée enceinte de ce type ? — Me demande Jean en venant s'asseoir en face de moi sur la table basse. Les poings serrés et le corps tendu. — Qu'est-ce qu'il y a dans cette vidéo ? — Sa voix froide me secoue. Je ferme les yeux parce que je me sens idiote et que je ne veux pas lui dire ce qu'il y a sur la vidéo, même s'il risque de la voir. Je ne connais pas vraiment les détails, mais je les imagine et je ne sais toujours pas comment me sentir. — Pendant vingt-quatre heures, Máximo Cienfuegos m'a traitée comme une esclave... — Je respire profondément, je cligne des yeux et je respire à nouveau, cette fois en comptant jusqu'à dix. Je ne veux pas avoir une nouvelle crise de panique. — C'est bon, on peut attendre — me dit Darling. J'aime bien cette fille. C'est comme si elle savait immédiatement ce qui m'arrive. Jean reste immobile devant moi et Jérémie s'assoit sur un canapé isolé, les coudes posés sur les genoux, prêt à m'écouter. Je concentre mon regard sur le feu de la cheminée et je respire à nouveau profondément, les images tumultueuses et vertigineuses commençant à se présenter à mon esprit, me laissant avec un vide que je ressens maintenant beaucoup plus profond et intense. Je porte mes mains à mon ventre vide et sans vie et, tandis que tout le monde me regarde, en attendant mes mots. Je ferme les yeux et je ne peux pas contrôler le fait que mes pensées me rappellent Máximo Cienfuegos. — J'ai été envoyée avec deux collègues pour réaliser un documentaire sur les femmes et les adolescents qui sont forcés de servir d'esclaves sexuels, aux gangsters ou simplement à des millionnaires sans scrupules — Je fais une pause et Darling met un verre d'eau dans ma main tremblante. Je bois un peu d'eau, j'ai besoin de me calmer — ce n'est pas facile pour quelqu'un à l'intérieur de ces groupes organisés de coopérer. Cependant, mon patron a obtenu le feu vert de Cienfuegos pour que nous puissions réaliser un documentaire et il a exigé que c'était moi la documentariste responsable ; nous nous sommes donc rendus en Espagne et lorsque nous sommes arrivés, pendant les vingt-quatre heures qui ont suivi, j'ai été séparé de mes collègues et Cienfuegos m'a drogué et m'a transformé en son esclave..... — Bon sang ! — Le bruit d'un verre qui s'écrase sur le sol me fait réagir et me rappelle où je suis et avec qui. La porte claque, Jean est parti, après avoir claqué un verre contre le mur. Darling baisse les yeux et se passe précipitamment les doigts sur le visage, tandis que Jérémie me lance un regard noir. — Je vais lui parler, il reviendra quand il sera plus calme — il prend son manteau et celui de son frère et va le chercher. — Tu veux un chocolat chaud ? — Je hoche la tête puis me rappelle que je me remets d'une opération et que je dois manger léger, et que le chocolat n'en est clairement pas une bonne idée — Ne t'inquiète pas pour ta blessure, si tu en as un chocolat chaud, il ne t'arrivera rien et je pense que tu en as besoin — Je souris et la regarde aller à la cuisine et commencer à sortir tout ce dont elle a besoin pour le préparer avec une grande familiarité. — Quand tu as quitté Jean, il a fait de cette cabane son refuge et moi qui suis un peu intense, j'ai pu le rencontrer, car ses parents s'inquiétaient pour lui et m'ont demandé de venir le voir — me dit Darling en venant avec le chocolat chaud, en s'asseyant en face de moi et en me regardant fixement — pourquoi tu l'as quitté ? J'essuie une vilaine larme et je soupire. Je regarde tout autour de moi, le feu dans la cheminée, la cuisine équipée et les meubles sombres. Tout ressemble à Jean, à première vue trop dangereux, mais en s'approchant, sa chaleur nous enveloppe. Il y a deux ans, j'ai commis l'une des pires erreurs de ma vie en restant aux côtés de Thym et en disant à Jean que je ne l'aimais pas. — À cause de la culpabilité — dis-je doucement. Elle ne me pose plus de questions et je ne suis pas sûre de vouloir entrer dans les détails. — Jean a failli tout perdre à ce moment-là — dit-elle en se levant, en se dirigeant vers la fenêtre et en gardant le silence. — Il va tout détruire ! — Dit-il à voix basse. Je ne dis rien, je regarde par la fenêtre et je vois le paysage complètement blanc, la neige est tout autour et malgré le soleil qui brille, le froid est impressionnant. Darling se retourne, s'approche et s'assoit en face de moi. — Cette vidéo va détruire Jean, je peux te le dire — les larmes glissent plus fort et la douleur dans ma poitrine augmente, Jean va chercher cet homme et il ne va pas se soucier de sa propre vie, elle se penche vers moi et prend ma main dans la sienne — ne le quitte plus jamais. Tu dois l'arrêter, être sa lumière. — Je respire profondément et porte ma main à ma poitrine. — Il me déteste — je lui dis et je sens un nœud dans ma poitrine. Malgré la rapidité avec laquelle tout s'est passé entre Jean et moi, le sentiment qu'il a éveillé en moi n'est jamais parti, mon cœur s'emballe à chaque fois que je croise son incroyable regard.
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