Chapitre 29 : La vérité nous libère II

1165 Words
La porte s'ouvre et mon cœur s'emballe lorsque je vois devant moi l'homme que j'aime depuis presque cinq ans, vêtu de noir et portant une cagoule noire, protégeant ses cheveux. — Jean ! — J'essaie de me lever et de m'approcher de lui. Mais il continue à marcher sans me regarder. Jérémie arrive derrière et secoue négativement la tête — Qu'est-ce qui se passe ? — Emmenez-la ! — L'ordre de Jean ressemble à un ultimatum. Darling s'approche de lui et lui tire le bras. — Tu veux que je l'emmène ? Pourquoi ? — Demande Darling en haussant le ton. — Prends-la, ses parents l'emmèneront hors du pays — Jean s'éloigne après avoir grogné son ordre et à l'intérieur de moi, je commence à sentir mon sang bouillir. Pour qui se prend-il pour décider à ma place ? — Je ne quitterai pas le pays. — J'élève la voix, il faut qu'il m'écoute et lui faire comprendre que ce n'est pas lui qui décide. Je me lève difficilement et m'approche de Jean. Je veux le regarder dans les yeux quand je lui parle, mais il baisse les yeux. —Après ces vingt-quatre heures, quand mes collègues m'ont retrouvé, nous sommes rentrés à Paris et j'ai donné ma démission. Le documentaire, bien sûr, n'a pas eu lieu et je leur ai seulement dit que j'avais été enlevé pour être témoin de ce qui se passait dans ce lieu. J'ai refusé de faire le documentaire et je suis partie, et pendant plusieurs mois, j'ai réussi à l'éloigner de Cienfuegos. Mais ses hommes m'ont retrouvé et ont essayé de m'emmener avec eux. Je me suis donc retrouvé avec une blessure au cœur. — Tu n'as aucune idée de ce qui se passe autour de toi — dit-il en me tendant mon téléphone portable. Tu ne pourras pas voyager pendant de nombreuses heures pour l'instant, mais au moins tu pourras partir d'ici — dit-il en s'éloignant sans me regarder. J'ai l'impression que mon téléphone est lourd comme du plomb, je le déverrouille, car j'ai besoin de parler à mes parents. Mais la première chose que je trouve est un message de Cienfuegos. D'un doigt tremblant, j'allume la vidéo jointe et les pleurs et les gémissements d'une voix féminine, que je connais en détail, commencent à se faire entendre dans toute la pièce. Je sais ce qui se passe et qui est le protagoniste de l'histoire, mais je refuse de regarder. — Qu'est-ce que c'est, Jéremie ? — J'écoute Darling tandis que le cri de la femme dans la vidéo me secoue jusqu'à la moelle — m***e ! — Avant que Darling ne s'empare de mon téléphone, j'aperçois le visage terrifié d'une fille à la peau olivâtre et aux yeux bleu ciel et, en quelques secondes, mon esprit revient en Espagne, où mon monde s'est brisé en mille morceaux. — Non ! Je porte la main à ma poitrine. Cienfuegos m'a tout pris, je n'en peux plus ! — Je veux en finir avec tout ce qui m'entoure, je ne supporte plus de me sentir aussi faible et vulnérable. — Jade, tout va s'arranger. — Les bras de Darling me serrent fort. — Tu devrais aller te reposer. Nous déciderons plus tard. Je ne pensais pas pouvoir être aussi épuisée, mais dès que je pose ma tête sur l'oreiller, je m'endors immédiatement. — Je ne veux pas te perdre à nouveau. — J'ouvre les yeux en entendant le murmure et la voix rauque de Jean. — Je ne supporte pas l'impuissance et depuis tout petit, je suis persuadé que mes mains sont faites pour sauver des vies. — Sa voix se brise et devient plus rauque — Mais en ce moment, je ne pense qu'à la mort, Jade. Je veux juste achever cet homme et le tuer de mes propres mains, m***e ! — Au son de sa voix, je sens qu'il essaie de se retenir. Je retiens mon souffle, il pense que je dors et entendre ses paroles me rend extrêmement triste. — Jean ! — Je l'appelle. Je ne veux pas qu'il continue à porter la responsabilité de tout ce qui se passe, je vais bien ! — Jean, qui se tenait à côté de moi, vient à mes côtés. — Ça va ? Bon sang ! Ce type a profité de toi. J'ai dû t'ouvrir la poitrine et manipuler ton cœur et tu dis que tout va bien ? — Il dit et se rapproche de moi — Rien ne va pas, malgré tout ce que tu m'as fait avant et encore, tu ne méritais pas ce que cet homme t'a fait. — Il essaie de s'éloigner et je lui prends la main fermement. — Ce ne sont pas tes affaires. — Je murmure et mon regard se perd dans le bleu de ses yeux. Je fronce les sourcils, ses yeux sont pleins de larmes et rougis, a-t-il pleuré ? — Jean, je peux arranger ça — Ses doigts caressent mes cheveux puis mes joues et je sens mon corps frémir et je suis terrifiée en réalisant que mon corps et mon cœur ont l'impression d'être rentrés à la maison, après une longue absence — S'il te plaît, promets-moi que tu ne t'impliqueras pas. — Je soutiens son regard, Jean se penche et approche sa bouche de la mienne, pendant une seconde, j'ai l'impression qu'il va m'embrasser. — J'entends encore les cris de la femme dans cette vidéo et je n'arrive pas à m'enlever de la tête l'image de cette femme qui essaie de garder sa fierté, je vois la souffrance dans son regard terrifié. La même souffrance que je vois encore dans son regard, qui malheureusement est le tien ; je te vois et me souviens de toi dans cette vidéo et tu me demandes de ne rien faire ? — Ses doigts continuent de me caresser. — Tu me demandes de laisser tranquille l'homme qui a abusé de toi et qui a osé te filmer ? — Il se penche et ses lèvres effleurent les miennes quelques secondes. — Tu me connais, Jade, et tu sais que je ne peux pas te promettre ça. — Il se lève et avant qu'il ne parte, je parviens à refermer ma main sur son poignet. Je suis anxieuse et trop stressée. — Qu'est-ce que tu vas faire ? — Lui demande-je. Je ne veux pas que Cienfuegos fasse du mal à Jean. — Je vais le tuer ! — Je lui lâche le bras. Je sais que je ne pourrai pas le faire changer d'avis et je me sens impuissante, parce que je suis faible et que je me remets d'une opération et que je n'aurai ni le courage ni la force de l'arrêter — je vais le chercher, même si je dois aller les chercher dans le dernier endroit sombre et terrifiant de cette ville et quand je le trouverai, il criera comme tu l'as fait.
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