XXII La mère Langlois Albert Ancelin a vingt-six ans. Comme nous l’avons déjà dit, c’est un peintre de talent, un futur maître. Après avoir reçu les premières leçons de Picot, il était entré dans l’atelier d’Eugène Delacroix, et le maître, dont il devint le favori, n’avait pas tardé à le désigner comme un élève d’avenir, ce qui l’élevait de plusieurs degrés au-dessus des rapins ordinaires. Plus tard, avec Flandrin, il était devenu portraitiste ; Corot lui avait appris l’art si difficile de saisir un beau paysage et de le fixer sur la toile avec ses détails infinis de perspective, de couleur, d’ombre et de lumière. Albert Ancelin avait compris qu’on ne peut devenir quelqu’un que par le travail et il avait travaillé beaucoup. Sa mère était morte en lui laissant un petit fonds de mercer