WINNIE
Je me lève et remarque que j'ai des messages. Je souris parce que je sais déjà de qui ils viennent.
Je m'empresse de lire et comme tous les matins je ne suis pas déçue.
Je me lève le sourire plein le visage pour aller prendre mon bain. Pardon mon bain, je chante, je danse... Je suis de bonne humeur.
Lorsque je finis, je vais en cuisine me préparer un bon petit-déjeuner que j'engloutis en moins d'une.
Il paraît que ventre affamé n'a point d'oreilles. Alors, maintenant que le ventre est plein, je crois que je suis prête à tout entendre.
Je vais m'asseoir dans le canapé et lance l'appel. Il coupe et m'appelle par la suite.
Moi : Bonjour !
"Bonjour ma belle comment tu as dormi ?"
Moi : Bien, bien même comme tu m'as manqué cette nuit...
"Désolée ma reine !"
Moi : Gérard t'inquiète je comprends... On en a déjà parlé !
Depuis peu notre relation est devenue insupportable. Je ne le vois presque pas, je passe toute mes journées à la maison et je dois juste me contenter d'appel et SMS.
Ça commence à être fatigant. Je m'ennuie tellement dans ce grand appartement et même le bavardage de ma mère me manque.
En parlant d'elle, ça fait un moment, je ne l'ai pas vu. Depuis que je suis partie de la maison, je ne suis plus repartie la voir. Peut-être devrais-je y aller aujourd'hui pour changer.
"Gérard : Eh bébé, tu es avec moi ?"
Moi : Oui ! Donc en fait même aujourd'hui, je ne te vois pas...
"Gérard : Désolée chérie mais je te promets qu'à mon retour, je me rattraperai... D'ailleurs tu n'as qu'à choisir une destination et on ira."
Moi : Ok !
"Gérard : Bien, je dois te laisser... Je te rappelle plus tard ! Bisou"
Moi : Ok !
Il raccroche et je suis un peu déçue. Je m'attendais à quoi en sortant avec un homme marié ? Au moins quand j'étais avec mon professeur, je savais que je pouvais le voir quand je voulais, je pouvais débarquer chez lui comme j'en avais envie mais avec Gérard tout est différent... Il n'est jamais là et même pour l'avoir au téléphone c'est un problème. Oui côté finance c'est le top mais je n'ai personne avec qui partager ces moments du coup ça devient un peu inutile.
Je m'apprête à regarder la télé, lorsque j'entends la sonnerie.
Ça doit certainement être le gardien ou je ne sais pas trop. De toutes les façons, je n'ai envie de voir personne moi...
Je me lève difficilement pour aller ouvrir et je tombe sur lui... Leon, le frère de Luna.
Je ne sais pas ce qu'il a à me courir après ainsi depuis des mois. Je crois que ça devient un peu saoulant. Oui il n'est pas mal comme gars mais moi je suis déjà avec quelqu'un et puis je ne sais pas... Bref je préfère m'éviter des problèmes de tout genre...
Leon : Tu ne réponds pas à mes appels !
Moi : En même temps, je ne t'ai jamais donné mon numéro... Dis-je en voulant refermer la porte.
Il bloque la porte avec son pied.
Moi : Ça devient du harcèlement ça...
Léon : Je suis désolé Winnie mais je ne comprends pas pourquoi tu ne veux pas me sentir... Je ne t'ai rien fait et tu ne me laisses même pas une chance de te prouver que je ne suis pas celui que tu crois. Alors si essayer de convaincre la fille qui me plaît que je suis le gars qu'il lui faut est du harcèlement alors je plaide coupable.
Moi : Qu'est-ce que tu veux ?
Léon : Un rendez-vous... Maintenant !
Moi : Tu blagues j'espère ?
Léon : Non, je suis sérieux !
Je le regarde et comprends qu'il n'a pas l'intention de bouger... Je soupire d'agacement. Pfff !
Je ferme la porte et reviens quelques minutes plus tard habillée et prête à sortir.
Moi : Tu n'as que trois heures... Dis-je en le dépassant. Claque la porte derrière toi ! Ajoutais-je avant de me diriger vers l'ascenseur.
Il claque la porte qui se verrouille automatiquement et cours pour me rattraper dans l'ascenseur.
Léon : Avec toi, rien n'est facile hein... Je sens que je vais avoir chaud.
Pour réponse, je lui lance juste un regard assassin qui fait disparaître son sourire. C'est tant mieux !
(...)
Tout le trajet s'est fait dans le silence et j'avais presque envie de rire... On dirait que je l'ai traumatisé. Il va peut-être falloir que j'y aille plus doucement !
Il gare devant un restaurant qui semble plein à craquer. Je me demande si on est au bon endroit. Mais pour le coup, je dois avouer que c'est cool comme endroit et l'odeur qui vient de là est très agréable. Ça ouvre l'appétit.
On entre et monte à l'étage. Quelques instants plus tard, je vois apparaître Kelly... Euh !
Elle vient vers nous et nous salue chaleureusement. En fait elle connaît Léon... Ça c'est la meilleure.
Léon : Je t'avais promis que je passerai alors je suis là !
Kelly : C'est trop cool que tu aies pu venir...
Léon : Euh je te présente...
Kelly : Winnie... T'inquiète on se connaît !
Moi : Ouais on était camarade... Ça fait plaisir de te revoir !
Kelly : Ouais... C'est bizarre la dernière fois c'est Chloé que j'ai vu !
Moi : Hmmm cette peste ! Pensais-je tout haut.
Kelly : Hahahah j'allais dire la même chose !
J'éclate de rire moi aussi en me rendant compte que je l'avais dit fort.
Moi : Sinon t'as des nouvelles de Cristal ?
Kelly : Oui, c'est ma partenaire. Ce restaurant est à nous !
Moi : Waouh ! Félicitations... C'est très beau !
Kelly : Merci... Sinon toi tu deviens quoi ? Tu as prévu aller à la fac cette année ?
Moi : Oui mais actuellement je suis en train de chercher à investir dans un projet. Toi qui t'es lancé tu pourras peut-être m'aider à trouver un bon projet.
Kelly : Avec plaisir. Voici mon numéro... Appelle-moi pour qu'on en parle !
Moi : Super !
Kelly : Je vous apporte quoi à manger ?
Léon : Ah tu t'es souvenu de moi ? Rire
Kelly : Fais pas ta jalouse... Rire
On passe nos commandes et Kelly s'en va alors que je reste un moment à méditer sur la situation... Kelly et Cristal ont un restaurant... Waouh ! Quand je pense que je suis là à passer mes journées à la maison à profiter d'un argent qui n'est même pas le mien... Si je décide de partir même de cette relation, je dirais que j'ai gagné quoi ? Des chaussures et des habits de marque ?
Il faut que je trouve rapidement un truc dans lequel Gérard investira. Il n'est pas question que je ressorte perdante dans tout ça...
Léon : Tu pourrais avoir mon temps pour une seconde ? Ça t'arrive souvent de t'amuser ?
Moi : Oui, ça m'arrive juste que c'est avec toi que je n'aime pas le faire.
Léon : Hum... Sinon le monde est petit hein, je ne pouvais pas imaginer que tu connaisses ma cousine Kelly.
Moi : Apparemment oui... Dis-je toute désintéressée !
Léon : Tu ne pourrais pas faire au moins semblant ?
Moi : Semblant de quoi ?
Léon : Semblant d'aimer être là... Là on dirait que je te force !
Moi : Parce que ce n'est pas le cas peut-être ?
Il soupire et je crois que cette fois je l'ai complètement découragé. Rire
Léon : Je suis désolé de t'avoir forcé à venir ici et pour tout le reste. Je vais dire à Kelly de laisser tomber nos commandes puis je te ramène chez toi et je te promets que je ne t'importunerai plus jamais.
Cette fois c'est moi qui me sens toute bizarre. Je me demande si je ne suis pas allée un peu fort.
Alors qu'il s'apprête à se lever, Kelly arrive avec nos commandes.
Léon : Oh déjà ! Désolée mais on...
Moi : On va se régaler !
Léon me regarde sans comprendre alors que Kelly elle, passe son regard de lui à moi en souriant.
Moi : Hmmmm quelle odeur ! Franchement ça donne envie !
Kelly : J'espère que vous ne serez pas déçus au niveau du goût. Je vous apporte vos boissons.
Lorsqu'elle s'en va, j'attaque directement mon regard alors que l'autre me regarde toujours comme si je sortais de Mars.
Moi : Quoi ? Tu devrais manger, ça va refroidir... En plus c'est super bon !
Léon : Je ne te comprends pas...
Moi : On peut au moins faire semblant...
Il sourit et commence à manger.
(...)
Au final cette journée n'était pas si mauvaise que ça en plus Léon m'a accompagné chez ma mère qui a crû qu'il était mon petit-ami. En tout cas, il lui a fait bonne impression et elle semble plutôt bien aimer. Si seulement elle savait...
Donc là nous sommes devant mon appartement.
Léon : Merci d'avoir accepté de sortir avec moi même si je t'ai forcé. Rire.
Moi : Merci d'avoir insisté, je me suis bien amusée et merci de m'avoir accompagnée chez ma mère.
Léon : Je t'en prie ! Bien, je crois que je t'ai déjà pris assez de temps comme ça aujourd'hui, il ne faudrait pas que j'a***e donc je vais partir...
Moi : Ou tu peux entrer et prendre un dernier verre avec moi !
Je crois que je viens encore de penser fort. Non mais qu'est-ce qui m'a pris ?
Léon : Avec plaisir !
Et voilà... Bonjour les problèmes !
Je referme la porte derrière moi et vais nous servir deux verres de vin rouge je profite pour faire du popcorn.
(...)
Je me lève en sursaut et remarque que je suis au salon... Mes yeux vont vers Léon qui est toujours endormie. Mince !
Je prends mon téléphone pour regarder l'heure et je remarque qu'il y a des appels en absence de Gérard puis je tombe sur son message qui dit qu'il est en train d'arriver chez moi.
Mince, mince, mince ! !
Je réveille Léon brusquement...
Moi : Léon ! Il faut que tu t'en ailles...
Léon : Comment ?
Moi : Tu dois partir... Dis-je en lui tendant ses chaussures et son téléphone.
Léon : Euh, j'ai fait ou dit quelque chose de mal ?
Moi : Non mais tu ne peux pas rester... Fis-je en le poussant vers la sortie puis je referme derrière moi. Je guette à travers le judas et le vois toujours là. Je crois qu'il n'arrive pas à comprendre ce qui se passe. Il finit par y aller. Je m'en veux de lui infliger ça. Voilà exactement pourquoi je ne peux pas laisser quelqu'un entrer dans ma vie.
Je m'empresse de ranger tout le bazar au salon. J'espère que je vais avoir assez de temps pour tout débarrasser.
A peine une dizaine de minutes et il est là... Mince !
Du moins, je crois que j'ai fait l'essentiel.
Moi : Ehh salut toi ! Fis-je en ouvrant la porte.
Il me regarde bizarrement avant d'entrer. J'espère qu'il n'a pas vu Léon en arrivant.
Gérard : Tu es sûre que tu vas bien ?
Moi : Oui... Pourquoi ?
Gérard : Tu m'as l'air bizarre ! Pourquoi t'as pas répondu à mes appels et à mes messages ?
Moi : Je dormais !
Gérard : Hmm ! Tu as dormi comme ça ?
C'est à ce moment que je me rends compte que j'ai encore mes vêtements de la veille.
Moi : Euh oui... J'étais fatiguée et je me suis endormie comme ça.
Je crois qu'il a senti que quelque chose n'allait pas. Il va déposer son sac dans la chambre et revient vers moi.
Gérard : Ton lit a l'air plutôt bien rangé pour une personne qui vient de se réveiller.
Moi : J'ai dormi sur le canapé... Je suis sortie avec une amie et on est rentré tard.
Gérard : Et vous avez bu du whisky...
Mince j'ai oublié la bouteille de whisky sur la table de la salle à manger.
Moi : Oui on a bu du whisky et on a mangé du popcorn en regardant la télé puis on s'est endormi dans le canapé.
Gérard : Et là, elle est où ton amie ?
Moi : Elle a dû partir tôt... Elle travaille !
Gérard : Et comment ça se fait que je ne connaisse pas cette amie ?
Moi : Tu n'es jamais là... Comment tu veux connaître qui que ce soit ? Et je te rappelle que c'est toi qui ne veux pas qu'on nous voit trop ensemble.
Il s'approche et m'embrasse de force mais je me dégage.
Moi : Non mais c'est quoi ton problème ?
Gérard : Je te dégoûte maintenant c'est ça ?
Moi : C'est une blague ?
Gérard : Tu m'as trompé ?
Moi : Tu délires complètement !
Gérard : REPONDS-MOI !
Moi : Tu veux que je te réponde ? Ok, je vais le faire. Je passe mes journées enfermées dans cette maison toute seule pendant que mes égaux évoluent. Tu veux savoir ce que j'ai fait hier ? Je suis allée dans un restaurant qui fait dans des grillades et tu veux savoir le plus drôle ? C'est celui de mes amis... Elles ont le même âge que moi alors que moi je suis ici comme une prisonnière en attendant que tu veuilles bien m'honorer de ta présence. J'ai toutes les raisons de te tromper mais non, je ne le fais pas. Tu n'as pas le droit de venir ici et de me questionner comme si j'étais dans un tribunal alors que tu sors d'un voyage en amoureux avec ton épouse. Non mais tu te fous de qui.
Gérard : Eh ma puce ! Je suis désolé ! Tu as raison je ne devrais pas douter de toi et je m'excuse de ne pas être aussi présent que tu le voudrais. Je te promets que je vais arranger ça... Mais pour une activité tu sais bien que tu n'as qu'à me dire ce que tu veux faire et je le ferai pour toi.
Moi : Tu en es sûr ?
Gérard : Bien-sûr ! Viens par là...
Il m'entraîne avec lui vers le canapé... Il s'assoit et me fait asseoir sur ses cuisses.
Gérard : Tout ce que je veux moi c'est ton bien. Je veux que tu sois heureuse. Ok ?
Moi : Ok !
Lorsqu'il approche ses lèvres des miennes, j'ai soudain un flash...
FLASH-BACK
Ça fait des heures qu'on parle... Enfin c'est plus lui qui parle, moi je ne fais que l'écouter... C'est très agréable de l'écouter !
Léon : Depuis il n'y a que moi qui parle... Dis-moi quelque chose sur toi s'il te plaît. Tu es tellement mystérieuse.
Moi : Apparemment tu aimes bien les filles mystérieuses.
Léon : Tu es bien la première et je t'avoue que j'ai toujours du mal à te cerner mais tu m'attires tellement... Tellement que je n'arrive pas à te sortir de ma tête, je pense à toi sans arrêt. J'ai constamment envie d'entendre ta voix, de te parler même si je sais que tu vas me repousser. J'aime le fait d'être là comme ça avec toi ! Je crois que je suis amoureux de toi Winnie...
Moi : Comment ?
Léon : Je t'aime !
Moi : Non tu ne peux pas m'aimer... Tu ne dois pas m'aimer !
Léon : Mais pourquoi ?
Moi : Ma vie est tellement compliquée... Je ne suis pas une fille pour toi !
Léon : Tu es parfaite pour moi !
Je veux rajouter quelque chose mais il m'en empêche en posant son doigt sur mes lèvres.
Léon : Si c'est trop compliqué, essayons de rendre ça plus facile...
Il conclut sa phrase par un b****r qui réussit à réveiller tout un tas de sensations en moi. Je crois que c'est la première fois que je ressens ça.
FIN DU FLASH-BACK
Les lèvres de Gérard se rapprochent de plus en plus jusqu'à ce qu'elles touchent les miennes.
A ce moment précis, je ne le vois plus lui, mais Léon. Je ressens ce b****r comme si c'était le sien. J'ai encore le goût de ses lèvres dans ma bouche.
J'approfondis le b****r, à vrai dire... Je n'ai aucune envie que ça s'arrête.
Il me couche sur le canapé et me regarde...
Gérard : Waouh, je crois qu'on ne m'a jamais embrassé de cette façon...
C'est normal, il n'était pas pour toi ce baiser... Pff
Il commence à m'embrasser et à me caresser... Je ferme les yeux en imaginant les mains de Léon à la place des siennes.
Il retire son pantalon et soulève ma robe...
Gérard : Tu me rends fou Winnie ! Je... Je t'aime !
Cette fois j'ouvre les yeux pour être sûre de ne pas rêver.
Gérard : Je t'aime et je ne supporterai pas de te perdre ou de te savoir avec un autre. Dit-il en s'introduisant en moi... Hmmmm !
Cette fois je reste perplexe. Non mais dans quoi je me suis embarquée ?