Chapitre 11 C’est par de tels discours qu’il apaisait mon inquiétude et qu’il me traînait, assoupie et confiante, sur le bord de l’abîme. Je le remerciais tendrement de la peine qu’il prenait pour me persuader, quand d’un signe il pouvait me faire obéir. Nous nous embrassions avec tendresse, et nous retournions au salon bruyant où nos amis nous attendaient pour nous séparer. Cependant, à mesure que nos jours se succédaient ainsi, Leoni ne prenait plus les mêmes soins pour me les faire aimer. Il s’occupait moins de la contrariété que j’éprouvais, et lorsque je la lui exprimais il la combattait avec moins de douceur. Un jour même il fut brusque et amer ; je vis que je lui causais de l’humeur, je résolus de ne plus me plaindre désormais ; mais je commençai à souffrir réellement et à me trou