Chapitre 12 Le lendemain matin on me trouva étendue sur le tapis, roide et glacée comme par la mort ; j’eus une fièvre cérébrale. Je crois que Leoni me donna des soins ; il me sembla le voir souvent à mon chevet, mais je n’en pus conserver qu’une idée vague. Au bout de trois jours j’étais hors de danger. Leoni vint alors savoir de mes nouvelles de temps en temps, et passer une partie de l’après-midi avec moi. Il quittait le palais tous les soirs à six heures et ne rentrait que le lendemain matin ; j’ai su cela plus tard. De tout ce que j’avais entendu, je n’avais compris clairement qu’une chose qui était la cause de mon désespoir : c’est que Leoni ne m’aimait plus. Jusque-là je n’avais pas voulu le croire, quoique toute sa conduite dût me le faire comprendre. Je résolus de ne pas contrib