IV Le lendemain, tout Rangecourt suivait le cercueil du vieux Durandeau. Les laboureurs étaient revenus des champs de bonne heure ; personne ne travaillait plus au village. Les pauvres des pays voisins étaient accourus pour dire un dernier adieu à l’homme de bien qui, tant de fois, leur avait donné du pain, des habits et même de l’argent. M. Hémard retraça en quelques mots, dits simplement et d’une voix émue, la vie si bien remplie du défunt. Après lui, le père Biscuit voulut prendre la parole ; mais les sanglots étouffèrent sa voix. Il ne put que répéter : – Adieu, mon vieil ami ! adieu, adieu ! à bientôt. À la sortie du cimetière, Joseph Durandeau aborda le notaire. – Il paraît que vous avez reçu, hier matin, un écrit de notre cher oncle, lui dit-il ; serait-ce un testament ? – C’