XI L’avalanche Les voyageurs, en quittant la cabane à l’abri des bois, et se remettant à gravir les passages escarpés, marchèrent avec plus de recueillement. Tous sentaient vaguement que leur excursion était entourée de dangers. Le guide avait conseillé que l’on renonçât, pour ce jour-là, à gagner cet échelon élevé, le dernier où les hommes pussent atteindre, et qui était, en tous temps, d’un difficile accès. M. de Laverny avait eu la faiblesse de céder au désir que ses fils témoignaient de s’y rendre, mais ce n’était pas sans crainte pour eux. Les enfants eux-mêmes montraient une gravité qui était en eux le sentiment instinctif du péril et de l’acte important qu’ils accomplissaient en le bravant. Puis, l’immense solitude qui régnait autour d’eux était imposante. Dans ces régions où le