VIII Antoine La pureté de l’air, la sérénité du ciel, le calme majestueux du paysage, la facilité du chemin que les voyageurs frayaient sans se sentir marcher, confirmaient à épanouir l’âme, a la porter aux effusions douces. Antoine lui-même, paraissait sentir le charme de ce moment ; sa figure était moins morne, son regard moins concentré. Le grand air chasse un peu les soucis de notre esprit, comme il emporte la poussière sur son passage. Le comte de Laverny voulut profiter de ce moment pour amener à la confiance son jeune montagnard, vers lequel il se sentait porté par un extrême intérêt… un intérêt qui avait une cause dans les secrets de Dieu, mais qu’en ce moment le comte ne pouvait s’expliquer lui-même. – Antoine, dit-il, depuis que nous marchons sur ces sommets d’Argentières, v