XXXVIIRarahu, dans un accès d’indignation, m’avait appelé : long lézard sans pattes, – et je n’avais pas très bien compris tout d’abord… Le serpent étant un animal tout à fait inconnu en Polynésie, le métis qui avait éduqué Rarahu, pour lui expliquer sous quelle forme le diable avait tenté la première femme, avait eu recours à cette périphrase. Rarahu s’était donc habituée à considérer cette variété de « long lézard sans pattes. » comme la plus méchante et la plus dangereuse de toutes les créatures terrestres ; – c’était pour cela qu’elle m’avait lancé cette insulte… Elle était jalouse encore, la pauvre petite Rarahu ; elle souffrait de ce que Loti ne voulait pas exclusivement lui appartenir. Ces soirées de Papeete, ces plaisirs des autres jeunes femmes, auxquels ses vieux parents lui